Luttes et mobilisations

France Bleu Armorique - Rennes | Plus de 130 jours de grève aux Urgences du CHU

Octobre 2016, par Info santé sécu social

Plus de 4 mois que les Urgences du Centre Hospitalier Universitaire de Rennes sont en grève. Aides soignants et infirmiers protestent contre le manque de moyen, mais aussi le manque de sécurité.

Aux Urgences adultes du CHU de Rennes, 2 à 5 % des effectifs est grève. Françoise*déplore le manque de moyens. Son métier elle l’aime, mais pas dans ces conditions. "Ça fait des années que les Urgences de Rennes sont engorgées. On a une augmentation du nombre de patients qui restent aux urgences, sans être dirigés vers d’autres services. De plus, on a un manque d’effectif constant. Les arrêts maladie ne sont pas remplacés. En période estivale, on diminue le nombre de salariés alors que cet été, nous avons eu le même nombre d’entrée aux Urgences que pendant l’hiver".

Je suis fatiguée, exténuée !

Impossible pour ces salariés de laisser les malades sans soin. Les grévistes adaptent donc leur grève "Nous faisons des grève de 5 minutes à une heure" lance Françoise dans le local syndical de Sud Santé. Depuis le 14 juin, les salariés grévistes tentent de trouver des solutions avec la direction et pour Françoise, il y a urgence . "J’estime que si je devais avoir un membre de ma famille aux Urgences actuellement, il y aurait maltraitance. Parce que nous n’avons pas le temps de rassurer les gens, même 5 minutes, pour les soulager, les écouter. On est sans arrêt en train de faire du Tetris pour trouver des endroits où caser les lits".

Les grévistes réclament donc des effectifs renforcés et constants, hiver comme été, la création de postes infirmiers et aides-soignants, du matériel neuf et adapté au confort et à la prise en charge des patients, mais aussi un plan pour sécuriser le travail du personnel.

Les brancards dans le couloir ça existe !

La direction du CHU de Rennes reconnait certains dysfonctionnemenst dans l’organisation des Urgences. " Les brancards dans le couloir ce n’est pas un mythe, ça existe. Mais depuis plusieurs semaines, nous travaillons pour trouver des solutions"déclare Julie Courpron, directrice adjointe de l’hôpital.

La prise en charge des malades sera revue grâce à un dispositif de fluidification avec pour nom de code "Hôpital en tension". Ce plan permettra de gérer d’éventuels pics d’activité. Un groupe de travail sur l’accueil des familles et la gestion de l’attente est également en place depuis quelques semaines. Selon la direction, le mouvement de grève reste "marginal" avec un faible pourcentage de grévistes. "Nous sommes loin du mouvement de grève des débuts en juin dernier. Ça prouve que les choses évoluent. Des réponses ont été apportées sur l’ensemble des revendications. Nous avons mis en place une démarche de réaménagement des locaux, qui va permettre d’identifier une filière ultra courte pour les prises en charge de petites traumatologies. Ça permettra une prise en charge dans les deux heures."

* Prénom d’emprunt