Environnement et facteurs dégradant la santé

L’Humanité - La santé devrait être la priorité des états généraux de l’alimentation

Juillet 2017, par Info santé sécu social

Par André Cicolella, président du Réseau environnement santé

« La santé devrait être la priorité des états généraux de l’alimentation. Nous vivons aujourd’hui une épidémie de maladies chroniques liées pour beaucoup à notre alimentation. Il y a dès lors trois aspects essentiels concernant la santé et l’alimentation, sur lesquels les états généraux devraient se concentrer. D’abord, il faut impérativement prendre conscience que l’alimentation est vectrice de pollution. Par exemple, 80 % des perturbateurs endocriniens viennent de là. Ensuite, sur la question nutritionnelle, on doit ouvrir le débat sur la transformation de l’alimentation, dont la caricature est la malbouffe. Trop sucrée, trop salée, trop grasse ou encore chargée en pesticides et en additifs, elle est responsable d’énormes déficits micronutritionnels chez les consommateurs. Enfin, la question de l’alimentation couvre aussi la santé des producteurs, de ceux qui travaillent dans les champs et les élevages. On observe chez les agriculteurs un taux plus élevé de cancers de la prostate ou de maladies de Parkinson, car ils sont exposés au quotidien aux pesticides contenant des perturbateurs endocriniens. La priorité du gouvernement, c’est uniquement la répartition de la valeur. On ne se soucie pas du coût économique de la santé. Pourtant, à titre d’exemple, le coût global des perturbateurs endocriniens représente 1,2 % du PIB européen. Mais on ne se pose pas la question, car le schéma de pensée qui préside aujourd’hui ces états généraux est un schéma obsolète, qui date des années 1960. »