Psychiatrie, psychanalyse, santé mentale

Le Quotidien du Médecin - Psychiatrie, santé mentale : Buzyn accorde 100 millions d’euros en plus en 2019

Janvier 2019, par Info santé sécu social

Martin Dumas Primbault

C’est la deuxième année qu’Agnès Buzyn se rend au congrès de l’Encéphale, grand-messe annuelle de la psychiatrie française qui se tient à Paris actuellement. Il y a un an, elle promettait aux psychiatres de faire de leur discipline « une priorité de santé ». Ce jeudi 24 janvier, la ministre est venue annoncer le renforcement des moyens alloués au déploiement des mesures de sa feuille de route sur la psychiatrie et la santé mentale présentée en juin.

Ces annonces arrivent quelques jours seulement après une mobilisation nationale des acteurs de la psychiatrie, réunis à Paris ce mardi pour réclamer davantage d’effectifs, une « psychiatrie plus humaniste », et dénoncer « l’austérité budgétaire qui vide » selon eux « le soin de son sens ».

Devant le malaise que connaît le secteur, Agnès Buzyn a reconnu un certain retard à l’allumage. « Les remèdes que nous avions commencé à administrer étaient sinon trop lents, à tout le moins trop tardifs », a-t-elle déclaré avant d’abattre ses cartes.

Plus de moyens humains

Pour « crédibiliser » sa feuille de route, la ministre de la Santé a pris des engagements, d’abord sur les moyens financiers alloués à la psychiatrie, ensuite sur la formation et l’offre de soins.

Ainsi, 40 millions d’euros seront levés en 2019 pour financer son plan. Cette somme s’ajoute à la rallonge de 50 millions d’euros supplémentaires promise fin décembre – et dont Agnès Buzyn a garanti la pérennité – et aux 10 millions d’euros consacrés au fonds d’innovation en psychiatrie prévu dans le plan Ma santé 2022.

« Tout confondu, pas moins de 100 millions d’euros, en plus des moyens mobilisés sur la feuille de route, vont venir irriguer le secteur pour la seule année 2019 », s’est félicitée la ministre.

À cela la somme de 64 millions d’euros issus du dégel des crédits mis en réserve en début d’année pour les hôpitaux et les cliniques.

Des moyens humains ont aussi été annoncés pour 2019 par la locataire de Ségur : création de dix nouveaux postes de chefs de cliniques en pédopsychiatrie ; nomination de six praticiens hospitalo-universitaires titulaires en pédopsychiatrie ; ouverture en septembre de la formation de la première promotion d’infirmières en pratique avancée (IPA) en psychiatrie.

Agnès Buzyn nommera à ses côtés un délégué ministériel à la psychiatrie et à la santé mentale chargé de piloter la feuille de route. Elle lancera aussi une mission sur l’évolution des centres médico-psychologiques (CMP). Et « pour donner aux questions de santé mentale l’ampleur qu’elles méritent », la ministre a dévoilé son souhait de voir la France organiser en 2020 le sommet mondial sur la santé mentale.

Enfin, concernant la réforme des règles du financement de la psychiatrie, « des propositions concrètes et attendues seront dévoilées le 29 janvier prochain », dans le cadre de la publication du rapport Aubert.