Les deserts médicaux

Lequotidiendumedecin.fr : Accès aux soins : plus d’un Français sur trois en difficulté pour consulter un généraliste ou un spécialiste

Octobre 2019, par infosecusanté

Lequotidiendumedecin.fr : Accès aux soins : plus d’un Français sur trois en difficulté pour consulter un généraliste ou un spécialiste

Par Martin Dumas Primbault -

Publié le 18/10/2019 -

Si les médecins jouissent d’une très bonne image auprès des Français, leur disponibilité est jugée insuffisante et oriente les patients vers la téléconsultation. C’est en substance la conclusion de l’Observatoire des parcours de soins réalisé par Santéclair avec Harris Interactive*.

Les Français attachés au médecin traitant

Dans l’ensemble, les Français éprouvent une très grande satisfaction à l’égard de leurs médecins. 91 % d’entre eux ont une bonne image de leur généraliste et 89 % de leur spécialiste.

D’ailleurs, plus de 94 % des Français déclarent avoir un médecin traitant. Ils sont plus de 90 % à juger indispensable d’en avoir un, que ce soit pour la qualité du suivi médical, la coordination du parcours de soins ou l’optimisation des remboursements.

Le choix de celui-ci est d’abord lié à la proximité avec le domicile (39 % des cas) et le fait de conserver le médecin de famille (29 %). Huit Français sur dix estiment qu’il leur a été facile de trouver un médecin traitant.

Les rares personnes interrogées qui n’en ont pas (5 %) invoquent pour l’expliquer le fait de n’aller que très rarement consulter (43 %) avant la difficulté à en trouver un (20 %).

Généralistes et spécialistes : des difficultés d’accès

L’accessibilité, qu’elle soit géographie, temporelle ou administrative, est le principal critère dans le choix d’un médecin généraliste.

Mais de manière générale, la majorité des Français se disent satisfaits de leur consultation avec un généraliste. Le tarif est jugé satisfaisant par 97 % des interrogés, juste devant l’accessibilité géographique (95 %) et les horaires (92 %).

Néanmoins, si près des trois quarts (74 %) des personnes interrogées disent attendre moins d’une semaine pour obtenir un rendez-vous (le jour-même pour 20 % d’entre eux, quelques jours au maximum pour 54 %), plus d’un tiers (37 %) déclare avoir régulièrement des difficultés à se rendre disponibles aux horaires d’ouverture des cabinets. Ce chiffre atteint plus de 50 % chez les moins de 50 ans (52 % des 35-49 ans et 57 % des moins de 35 ans).

Côté spécialistes, le constat est similaire. Leur image est bonne pour la majorité des Français mais seulement un sur deux environ les considère accessibles, d’un point de vue financier (52 %) comme d’un point de vue géographique (48 %) et en termes d’horaires (48 %).

L’accessibilité apparaît pourtant comme un critère clé du choix d’un spécialiste (94 %), devant la recommandation du médecin traitant ou généraliste (93 %) et la facilité des démarches de prise de rendez-vous (93 %).

Quatre Français sur dix (39 %) déclarent avoir déjà eu des difficultés pour rencontrer un spécialiste. Cela concerne avant tout les ophtalmologistes (49 %), les dermatologues (31 %) et les gynécologues (30 %).

La téléconsultation en recours

Avec un généraliste comme avec un spécialiste, près de quatre Français sur dix seraient ouverts à la téléconsultation. Mais dans les faits, la pratique est encore très émergente. 11 % seulement des personnes interrogées affirment s’être déjà vu proposer une téléconsultation par leur généraliste.

La première alternative au médecin généraliste est de consulter un autre type de professionnel de santé (66 %) mais 50 % des personnes interrogées se disent prêtent à faire leur propre recherche d’informations sur Internet et 33 % à utiliser une application spécialisée permettant d’évaluer soi-même les symptômes et disposer d’un premier diagnostic. Des solutions auxquelles les plus jeunes se montrent les plus ouverts, quand les plus âgés affichent clairement leur réticence.

* Enquête en ligne réalisée par Harris Interactive pour Santéclair du 19 au 25 juillet 2019 sur un échantillon de 1 008 Français âgé de 18 ans et plus.