Les retraites

Les Echos - Réforme des retraites : l’efficacité doit primer, selon l’Institut Montaigne

Février 2016, par Info santé sécu social

Solveig Godeluck

Le think tank libéral suggère de porter l’âge légal de départ à 63 ans et d’arriver plus vite à 43 années de cotisation.

Pas de répit sur les retraites. Alors que la dernière réforme date de janvier 2014, à l’Institut Montaigne, on prépare déjà le prochain round, qui se tiendra vraisemblablement après la présidentielle de 2017. A l’horizon 2040, la dette cumulée des régimes de retraite par répartition représentera 18 % du PIB si rien n’est fait, alerte le think tank libéral. « Nous y consacrons une part de nos ressources plus importante que nos partenaires européens, ce qui revient à privilégier les personnes âgées par rapport aux jeunes », déplore Laurent Bigorgne, le directeur de l’Institut, qui présente ce mercredi ses propositions pour redresser les régimes. Il faut viser l’équilibre, exhorte-t-il, « sans hausse nouvelle des prélèvements ni des ressources publiques consacrées à ces régimes ».

Mais attention à ne pas ouvrir de faux chantiers, prévient-il : « La retraite par points, les fonds de pension, c’est bien, mais il n’y a que trois leviers qui permettront de redresser le système : l’âge, la durée de cotisation, le montant des pensions. » Pour l’Institut Montaigne, la priorité, c’est de repousser l’âge légal du départ en retraite d’un an, à 63 ans, en 2025, car cette mesure « a aujourd’hui des effets plus importants qu’une augmentation de même niveau de la durée de cotisation ». C’est une proposition plutôt modérée, alors que les candidats à la primaire de la droite visent 64 ou 65 ans à la même date. De plus, l’accord sur les régimes complémentaires des salariés (Agirc-Arrco), signé en octobre, devrait inciter les assurés à partir à la retraite à 63 ans pour conserver leur niveau de pension.

Espérance de vie en hausse

Selon l’Institut, il faudra aussi jouer sur la durée de cotisation pour ne pas trop favoriser ceux qui ont fait des études longues. L’Institut propose de passer à 43 annuités dès 2025 plutôt que d’attendre 2035. D’accord pour épargner les générations proches de la retraite, convient-il, mais il faut « appliquer intégralement et sans transition les nouvelles règles aux assurés plus éloignés de la retraite d’au moins sept ans ». Ensuite, il faudra continuer de jouer sur l’âge et la durée pour s’adapter à l’augmentation de l’espérance de vie, par exemple en ajoutant « un an tous les cinq à six ans ». Une étude de 2013 a chiffré les économies à 15 milliards à l’horizon 2021 si l’on actionne ces deux leviers.

Même si les pensions des retraités subissent une érosion par rapport aux salaires du fait de leur indexation sur l’inflation, leur niveau pourrait être ajusté mécaniquement « pour tenir compte du rythme effectif de rééquilibrage des régimes », à l’allemande. Par ailleurs, le think tank redit son attachement à la convergence des régimes publics et privés, que Nicolas Sarkozy n’a pas menée assez loin à son goût. Et il relance la charge contre la pénibilité : « Il faudrait avoir le courage d’y renoncer purement et simplement », écrit-il.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021700586961-reforme-des-retraites-lefficacite-doit-primer-selon-linstitut-montaigne-1200816.php?QYv0vr7s0lUA7cZk.99