La dernière évaluation du Programme alimentaire mondial alerte sur une dégradation de la situation.
Ils étaient 42 millions menacés par la faim, ils sont aujourd’hui 3 millions de plus. C’est ce que révèle la dernière évaluation du Programme alimentaire mondial (PAM), publiée lundi 8 novembre. Une hausse qui s’explique, selon l’agence de l’ONU, par la détérioration de la situation économique et les nombreuses sécheresses qui ont frappé l’Afghanistan, où 3 millions de personnes supplémentaires sont à la limite de la famine. Le PAM, qui apporte une aide à près de 23 millions de personnes dans le pays, alerte sur l’urgence de la situation, avec des « familles obligées de vendre leurs enfants dans une tentative désespérée pour survivre ».
Actuellement, 43 pays sont concernés, parmi lesquels l’Éthiopie, l’Angola, le Kenya, le Burundi ou encore Haïti. À Madagascar, en République centrafricaine, au Congo-Kinshasa, au Congo-Brazzaville et en Somalie, plus de 35 % de la population est en insécurité alimentaire. En Syrie, pays en proie à une décennie de conflit, 12,4 millions de personnes sont menacées par la faim. Selon l’organisme des Nations unies, les familles faisant face à des situations d’insécurité alimentaire aiguë sont forcées de « faire des choix dévastateurs » : les enfants peuvent y être mariés très jeunes, sortis du système scolaire, ou encore nourris à base de criquets, de feuilles ou de cactus. « Des dizaines de millions de personnes sont au bord du gouffre. Les conflits, le changement climatique et le covid-19 ont augmenté le nombre des personnes en situation de famine aiguë », a déclaré le directeur exécutif du PAM, David Beasley. Avec cette augmentation, le coût de la prévention de la famine dans le monde s’élève aujourd’hui à 7 milliards de dollars, contre 6,6 milliards début 2021.