Le droit à la santé et à la vie

Le JDD - Michèle Rivasi : "Il ne faut pas que l’obligation vaccinale devienne le nouveau jackpot des laboratoires"

Juin 2017, par Info santé sécu social

TRIBUNE – Michèle Rivasi est députée européenne EELV, biologiste agrégée et coauteure du livre "Le Racket des laboratoires pharmaceutiques et comment en sortir" (Les Petits Matins, 2015).

Voici un extrait de la tribune de Michèle Rivasi publiée ce dimanche dans le JDD : "La ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé vendredi qu’elle envisageait d’élargir l’obligation vaccinale pour les enfants, la passant de trois vaccins (DTP) à onze. Ce passage en force, accompagné de propos fermant la porte à tout débat sur le sujet, est sidérant alors que s’accentue la défiance de nos concitoyens envers les vaccins (suite aux divers scandales sanitaires et à la multiplication des conflits d’intérêts dans ce domaine).

La restauration de la confiance ne passe pas par l’infantilisation et le mépris des parents. C’est par la pédagogie, la transparence et l’argumentation que nous pourrons ramener la confiance en sortant de l’épidémie de conflits d’intérêt et en retrouvant une juste évaluation de la balance bénéfices/risques.

Je sais ce que les vaccins ont apporté en termes de progrès sanitaires au XXe siècle, de lutte contre la mortalité infantile… Je n’ai jamais remis en cause leur utilité. Je m’intéresse aux causes de cette défiance et tente d’y remédier en proposant des solutions. Je m’interroge aussi sur l’effet d’aubaine des vaccins pour l’industrie pharmaceutique : celle-ci compense la panne d’innovation thérapeutique majeure (en dehors des traitements anti-cancéreux) par la mise sur le marché de vaccins pas toujours utiles. Il faut savoir que le chiffre d’affaires de la "Big Pharma" dans cette catégorie d’activité est passé de 6 milliards d’euros en 2006 à 20 milliards en 2012 et à 42 milliards prévus fin 2016. Il ne faut pas que les vaccins deviennent le nouveau jackpot des laboratoires.

On peut d’ailleurs s’interroger sur le cadeau fait aux laboratoires par une ministre qui a toujours été proche de l’industrie pharmaceutique et qui a même légitimé les conflits d’intérêts.