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Actu Toulouse - Toulouse : polémique autour d’un nouveau gaz lacrymogène utilisé lors des manifs des gilets jaunes

Février 2019, par Info santé sécu social

La préfecture a confirmé l’utilisation récente par des forces de l’ordre de nouvelles grenades lacrymo sur les manifs de gilets jaunes, à Toulouse. Et ces « CM3 » font polémique.

Publié le 30 Jan 19

Ce n’était au départ qu’une rumeur. L’Observatoire des pratiques policières, à Toulouse, dit aujourd’hui avoir la preuve que des forces de l’ordre sont équipées depuis quelques semaines de nouvelles grenades lacrymogènes, sur les manifestations de gilets jaunes.

« Ces grenades provoquent des brûlures au visage, des nausées, des vomissements », détaillait Pascal Gassiot, membre de l’Observatoire des pratiques policières, à l’occasion d’une conférence de presse, mardi 29 janvier 2019, sur « l’importance des déploiements policiers lors des manifestations ainsi que l’usage massif et disproportionné de la force ».

Des inquiétudes pour la santé
Le Toulousain s’inquiète, à terme, pour la santé des manifestants :

Les informations que nous avons en notre possession montrent que les policiers utilisent des grenades de type CM3. Il y a une différence de concentration de gaz lacrymogène par rapport aux grenades traditionnelles.

Plus concentrées en gaz ?
L’intensité en gaz serait « six fois supérieure » aux grenades CM6, utilisées lors des premières manifestations des Gilets jaunes.

Contactée par Actu Toulouse, la préfecture confirme la présence récente des grenades CM3 lors des manifestations. En revanche, elle dément une plus grande concentration en gaz lacrymogène :

Les grenades CM3 ont nouvellement été fournies à certaines CRS uniquement et ne sont pas plus concentrées en gaz lacrymogène.

Une escalade de la violence
Les forces de l’ordre sont aussi accusées d’être à l’origine d’une escalade de la violence, en généralisant le recours aux gaz lacrymogènes. Selon le sociologue toulousain Daniel Welzer-Lang, également membre de l’Observatoire des pratiques policières :

Il ne faut pas sous-estimer la violence ressentie par des tirs de lacrymos, par des gens qui n’ont pas l’habitude de ce genre de manifestations.

D’autres armes incriminées
De manière générale, les membres de l’Observatoire toulousain des pratiques policières (constitué de membres de la Ligue des droits de l’Homme, du syndicat des avocats de France et la fondation Copernic) s’inquiètent d’une escalade de la violence, d’un samedi sur l’autre, dans la Ville rose.

Outre l’usage du gaz lacrymogène, d’autres armes sont incriminées : le GLIF4, une grenade avec de la tonite, un explosif ; le lanceur de balles de défense (LBD, ou flashball) et la grenade de désencerclement qui peut être propulsée à 471 km/h.

« La grenade de désercerclement est une arme censée aider à disperser les foules, mais les forces de l’ordre l’utilisent comme une arme offensive », rappelle Pascal Gassiot, pour l’Observatoire des pratiques policières. « Ces armes sont inadaptées à des opérations de maintien de l’ordre »