Les sites du NPA

NPA - L’impréparation totale de la nécessaire fermeture des établissements scolaires

Mars 2020, par Info santé sécu social

Donc, ils ferment. Il y avait en réalité assez peu de suspense, tant la décision de fermer les crèches, écoles et universités apparaissait comme la seule rationnelle pour freiner temporairement l’épidémie. Et, dans beaucoup d’endroits, elle avait d’ailleurs déjà été anticipée par les familles, qui parfois n’envoyaient plus leurs enfants en classe depuis quelques jours, ou par les personnels qui utilisaient les arrêts maladie pour se protéger ou protéger les autres.

Confusion générale

On peut dès lors se demander pourquoi le ministre Blanquer a, jusqu’à jeudi en toute fin d’après-midi, systématiquement rejeté cette hypothèse. Il apparaît clairement désavoué par Macron, qui a su, lui, faire semblant de faire preuve d’un minimum d’humanité en expliquant que la santé de la population était sa « priorité ».

Plus gênant, ce refus obstiné d’envisager la mesure de fermeture globale des établissements d’éducation a empêché toute préparation en amont sur le terrain. La plupart des écoles, collèges et lycées se sont retrouvés, aujourd’hui vendredi, à la veille de plusieurs semaines d’interruption des cours, par surprise, dans la confusion générale et sans avoir pu se réunir ou travailler pour en anticiper les conséquences.

Pour seule consigne, le ministre répète en boucle que la continuité pédagogique doit être assurée. Avec quels moyens ? Dans quelles conditions de travail ? Avec quelles garanties que ce mode d’enseignement ne conduira pas inévitablement à accroître encore plus les inégalités face à l’école ?

Il faut faire davantage que prétendre que le télétravail scolaire est une solution magique. Des allègements et des ajustements sont nécessaires, au moins pour les élèves préparant le brevet, le nouveau bac et celles et ceux qui sont actuellement en stage en lycée pro.

Car les écoles ferment, mais nous savons que nous devrons rester vigilantEs pour que l’épidémie ne serve pas de prétexte à ce ministre cynique pour imposer une nouvelle étape de la transformation pour le pire de nos modes d’enseignement et de nos conditions de travail. Nous ne céderons pas au chantage de l’union sacrée. Ils n’auront pas notre confiance.

Raphaël Alberto