Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Huff-post - Covid-19 : 10.000 hospitalisations... et de nouvelles contraintes à la rentrée ?

Août 2021, par Info santé sécu social

Rehausser légèrement les restrictions pourrait suffire pour éviter la surcharge hospitalière attendue en septembre. À condition de vacciner plus vite.
Par Antoine Beau

PASCAL POCHARD-CASABIANCA VIA AFP

CORONAVIRUS - Petit à petit, les alertes s’accumulent. Blanches d’abord. Le 10 août 2021, la Nouvelle-Aquitaine a rejoint la Corse, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Occitanie en “Plan Blanc”, un dispositif d’urgence déclenché par les agences régionales de santé (ARS) pour aider les hôpitaux à “anticiper et armer un nombre de lits suffisant pour absorber les nouvelles hospitalisations”.

Puis rouges, ensuite : ce lundi 16 août, la France a de nouveau franchi les 10.000 patients du Covid-19 hospitalisés, selon Santé publique France. Le signe d’une rentrée sous contraintes ? “La crise sanitaire n’est pas derrière nous, très clairement. Nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec ce virus”, prévenait Emmanuel Macron, le 12 août. Le président ouvrait alors un conseil de défense aux allures d’avant-poste.

Si la ligne de front se rapproche rapidement, il n’est pour l’heure pas question d’un repli. Avec 10.000 hospitalisations, la France est à mi-chemin des niveaux de pression hospitalière atteints lors des trois premières vagues- autour des 25.000 malades du Covid-19. Sur le continent, le taux d’occupation en réanimations ne dépasse pas les 66%. Pas assez pour mettre la France sous cloche, selon le gouvernement.

De premières restrictions
Mais l’automne arrive à grands pas et souffle déjà de premières restrictions. Depuis le 11 août, le pass sanitaire est désormais obligatoire dans les centres commerciaux de plus de 20.000m2, dans les départements qui dépassent les 200 d’incidence. Dans ces territoires, le masque est de nouveau de rigueur en intérieur.

D’autres mesures échelonnées jusqu’à l’automne viendront progressivement renforcer cet arsenal. Le 30 août, le pass sanitaire sera obligatoire pour les salariés des lieux exigeant ce formulaire. Le 15 septembre, les soignants non vaccinés pourront faire l’objet de sanctions. Et enfin, le 30 septembre, les 12-17 ans seront à leur tour concernés par le pass sanitaire.

Grâce à la vaccination, ces légers rehaussement du niveau de restrictions pourraient suffire à éviter la surcharge hospitalière. “L’effet combiné de l’accélération de la vaccination et d’une réduction, même petite, du taux de transmission peut avoir un impact important sur la taille de la quatrième vague dans les régions les plus affectées”, estimait l’Institut Pasteur, dans de nouvelles modélisations parues le 5 août dernier.

Avec ces mesures déjà appliquées ou programmées, le gouvernement anticipe pour éviter de nouveaux couvre-feux et reconfinements. “Grâce au vaccin, nous pouvons éviter les refermetures”, martelait Emmanuel Macron, quelques heures avant d’imposer un nouveau confinement en Guadeloupe, département d’outre-mer assailli par le variant Delta et très peu vacciné.

Vaccination rapide, petit pic

La digue tiendra-t-elle en métropole, où l’on approche les 60% de vaccinés (58,4% de schémas vaccinaux complets au 17 août) ? Tout dépend de la vitesse à laquelle la France vaccine ses administrés, selon l’Institut Pasteur. Avec 600.000 injections par jour en moyenne, les admissions quotidiennes liées au coronavirus atteindraient un pic début septembre, avant de décroitre.

Ainsi, au plus fort de la vague, environ 2500 malades du Covid-19 seraient accueillis chaque jour. C’est 500 de plus que durant la troisième vague, mais 1000 de moins que durant la première. Une telle pression sur le système hospitalier ne serait supportable que quelques jours.

Les modélisations de l’Institut Pasteur prévoit une vague plus forte si la campagne vaccinale ralentit
De nouvelles mesures pourraient donc être prises pour éviter de courir un tel risque. D’autant plus que “la dynamique de l’épidémie peut rapidement changer”, rappelle l’Institut Pasteur. Et que la dynamique vaccinale se dégrade déjà. Au lieu des 600.000 injections quotidiennes en vigueur à l’époque où les modélisateurs bouclaient leurs calculs, la moyenne nationale toutes doses confondues s’élève actuellement à 441.000 injections par jour, selon Santé publique France.

Face à cet “état des lieux préoccupant”, dans l’Hexagone, Emmanuel Macron brandit l’aiguille : “Il faut tenir au moins la cible des 50 millions” de primo-vaccinés à la fin du mois d’août, déclarait-il mercredi 11 août. Et il met également fin à la carotte : à partir d’octobre, les tests PCR utiles au pass sanitaire seront déremboursés. Une autre forme de contrainte.