Le gouvernement communique à tout-va sur les transferts de malades de l’ Île-de-France vers d’autres régions et nous ressort ses TGV sanitaires.
Si nous avons bien une augmentation régulière du nombre de malades en réanimation, les chiffres n’ont rien d’affolant.
1 200 lits de réanimation pour 12 millions d’habitants
Ce qui est par contre anormal est que la région capitale ne soit dotée que de 1 200 lits de réanimation pour 12 millions d’habitants. Les urgentistes dénoncent cette faiblesse depuis l’épisode de la canicule en 2003 : chaque hiver, chaque été, à chaque période de vacances, chaque long week-end, bref quasiment toute l’année, nous manquons de places en réanimation.
Posture idéologique
Alors, deux questions se posent. Pourquoi, depuis l’an dernier, aucun lit supplémentaire n’a-t-il été créé ?
La raison, c’est que le gouvernement ne veut pas changer sa posture idéologique : il veut continuer à fermer des lits pour basculer vers le fameux « tout-ambulatoire ». En pleine épidémie, les projets de restructuration se poursuivent en région parisienne, sans remise en cause des fermetures d’hôpitaux annoncées ( Bichat Paris18é, Beaujon Clichy92, Hôtel-Dieu Paris 4é, Raymond-Poincaré Garches92 , Jean-Verdier Bondy 93 et Val de Grâce Paris 5é).
Les chantiers se poursuivent comme à l’Hôtel-Dieu Paris, non pas pour rénover les locaux et ouvrir des lits, mais pour préparer l’arrivée… d’une galerie commerciale de luxe.
Évacuation du vrai débat
Deuxième question : pourquoi transférer des malades plutôt que de déplacer du personnel pour ouvrir des lits dans des locaux existants et disponibles ?
Pour la même raison, à savoir qu’une fois ces lits ouverts, il sera difficile de les fermer. D’autre part, pour organiser une agitation médiatique permettant d’évacuer le vrai débat, à savoir le manque de lits et le retard sur la vaccination.
Par ailleurs, ces évacuations sanitaires sont très difficiles à organiser, présentent des risques pour les patients, sont très chronophages, consommatrices de personnels et enfin mal acceptées par les familles – on l’a vu cette semaine.
Et pour quelle efficacité ?
Le week-end dernier, six patients ont été évacués !
Il est urgent d’arrêter ce grand cirque afin de prendre des mesures de bon sens, plus adaptées, tant pour les patients que pour les personnels.