Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

La dépêche - On n’a pas assez de données sur la sécurité des vaccins", alertent des scientifiques

Décembre 2020, par Info santé sécu social

L’épidémiologiste Catherine Hill et le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière Eric Caumes ont mis en garde contre un "excès de précipitation" dans la course au vaccin anti-coronavirus et considèrent qu’il est trop tôt pour connaître son efficacité.

Dans son allocution de mardi 24 novembre, Emmanuel Macron a assuré que les premiers vaccins seraient "disponibles dès la fin décembre, début janvier", et qu’une "seconde génération" arriverait "au printemps".

Certains scientifiques considèrent toutefois qu’il est trop tôt pour crier victoire dans lutte contre l’épidémie. Sur le plateau de LCI, le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière Eric Caumes a mis en garde contre un "excès de précipitation" mercredi 25 novembre. "On n’a même pas encore d’études. On parle de choses qui restent vues à travers des communiqués de presse de laboratoires pharmaceutiques", s’est-il offusqué. "Si jamais il y a un pépin, on va nous reprocher d’être aller trop vite et ça va condamner complétement la vaccination pour des décennies pour des maladies qui sont mortelles dans 100 % des cas comme la rage", déplore le soignant, qui dénonce une "surcommunication" autour des vaccins annoncés. "Je pense qu’on risque d’aller trop vite", conclut-il.

"Il faut attendre d’avoir plus de suivi"
Le chef de service de La Pitié-Salpêtrière n’est pas le seul être dubitatif. Pour l’épidémiologiste Catherine Hill, reçue le même jour sur LCI, il est aussi "trop tôt" pour se fier à un vaccin. "On est raisonnablement certains qu’il n’y a rien de très grave qui se produit avec une fréquence supérieure à un pour 1 000. Mais vous allez vacciner des millions de gens, vous allez commencer par vacciner les soignants. Si vous en dézinguez un pour 1 000, ce n’est pas possible, on ne veut pas un vaccin comme ça. C’est beaucoup trop grave", alerte-t-elle. "On n’a pas assez de données sur la sécurité des vaccins. Il faut attendre d’avoir plus de gens et plus de suivi", plaide l’épidémiologiste.