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Le Figaro.fr : Agnès Buzyn n’est « pas hostile » au report de l’âge de la retraite

Mars 2019, par infosecusanté

Agnès Buzyn n’est « pas hostile » au report de l’âge de la retraite
Le Figaro
17 mars 2019
Guillaume Guichard

Le grand débat national permet d’ouvrir des portes que l’exécutif n’osait pas même entre-bailler. Interrogée lors de l’émission « Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI », la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a déclaré ne « pas être hostile » au report de l’âge de la retraite, « à titre personnel ». « Je pense que, un jour, nous serons obligés de travailler plus longtemps sinon notre système de retraite ne pourra pas tenir », a-t-elle ajouté.

La ministre a insisté : ce n’est pas le gouvernement qui a mis sur la table l’idée d’un éventuel report des 62 ans, mais les Français ayant participé au grand débat - et le président LR de la région Hauts de France, Xavier Bertrand, qui propose de reporter cette borne à 65 ans. « À partir du moment où les Français l’évoquent, c’est sur la table, a estimé la ministre. À partir du moment où toutes les propositions qui sont amenées par le grand débat vont être étudiées, nous étudierons celle-là comme les autres. »

L’exécutif travaille surtout depuis plusieurs mois à la réforme des retraites afin d’harmoniser les règles pour tous les Français. Mais le chef de l’État Emmanuel Macron a toujours promis de ne pas toucher aux paramètres de l’âge de départ.

Toutefois, a expliqué la ministre, le vieillissement de la population devrait nécessiter des départs à la retraite plus tardifs. « Je suis médecin, je vois que la durée de vie augmente d’année en année, a fait valoir l’hématologue de formation. Est-ce que, alors que le nombre d’actifs diminue, nous allons pouvoir maintenir sur les actifs le poids des retraites qui vont augmenter en nombre et en durée ? Nous savons que cet équilibre-là va être de plus en plus difficile à tenir. »

Le chantier de la dépendance

Le financement des retraites n’est pas le seul défi auquel une France vieillissante devra faire face ces prochaines décennies. Avec l’explosion à venir du nombre de plus de 80 ans, « il faudra trouver les moyens de financer la dépendance », a prévenu Agnès Buzyn. Interrogée sur la proposition de LREM de créer une nouvelle journée de solidarité pour financer ce nouveau risque, la ministre a botté en touche, disant « attendre les pistes » issues de consultations avec les partenaires sociaux.

La ministre s’est en revanche montrée peu convaincue par l’intérêt de réduire à zéro la TVA sur les produits de première nécessité de 5,5 %, une des principales revendications des « gilets jaunes ». « Il vaut mieux aider les plus pauvres que de supprimer une taxe qui est également payée par les plus riches », a-t-elle évacué.