Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Généraliste - Covid-19 : La vaccination des plus de 75 ans ralentie par le nombre contraint de doses

Janvier 2021, par Info santé sécu social

PUBLIÉ LE 18/01/2021

Lancée officiellement le 27 décembre dernier, la campagne de vaccination contre le Covid-19 s’élargit ce lundi à un nouveau public. Réservée initialement aux résidents et personnels des Ehpad, et depuis le 11 janvier aux professionnels de santé de plus de 50 ans ou fragiles, la vaccination est désormais théoriquement ouverte depuis ce lundi aux personnes de plus de 75 ans, soit 5 millions de personnes. S’y ajoutent près de 800 000 personnes présentant des pathologies à "haut risque" (insuffisances rénales chroniques, cancers sous traitement...).

Dans un pays aux tendances vaccino-sceptiques, l’opinion semble basculer en faveur de la vaccination. Selon un sondage Ifop cité par Le Parisien dimanche, 54 % des Français souhaitent désormais se faire vacciner, soit 15 points de plus qu’en décembre. La vaccination des médecins mais aussi la pédagogie dont ils ont fait preuve semble avoir permis de convaincre des réticents. Ce lundi, sept prix Nobel français ont été vaccinés publiquement pour montrer l’exemple, ainsi que l’emblématique Line Renaud.

Afflux de demandes de rendez-vous

Les demandes de rendez-vous, ouvertes vendredi, ont été marquées par un afflux, avec plus d’un million de rendez-vous pris le soir-même. Mais tous les seniors n’ont pas pu s’inscrire, générant crispations et frustrations.

« Tout le monde ne peut pas être vacciné en un jour ou une semaine, non pas parce que la logistique ne suivrait pas, mais parce que l’enjeu c’est d’avoir suffisamment de doses pour vacciner tous les Français », a expliqué lundi matin Olivier Véran, en marge d’une visite au CHU de Grenoble.

« À chaque fois que des doses arrivent, on les met immédiatement à disposition, on ouvre des créneaux de rendez-vous pour les Français. Nous sommes en flux tendu, c’est notre stratégie, c’est la stratégie de tous les pays qui vaccinent », a assuré le ministre de la Santé. Les autorités semblent avoir été dépassées par la mobilisation des professionnels de santé puisque vendredi 833 centres de vaccination avaient été ouverts, soit bien au-delà des espérances du gouvernement (qui tablait sur 600 centres à la fin janvier).

Absence criante de vaccins

La semaine dernière, les syndicats de médecins libéraux CSMF et MG France avaient alerté sur le risque de pénuries de vaccins et les défaillances de la logistique. « Les quelques lieux de vaccination créés par les libéraux et agréés par l’ARS ne reçoivent les vaccins qu’au compte-gouttes, observe pour sa part la FMF. Les médecins libéraux sont prêts … mais les vaccins ne sont pas là. »

Le SML avait quant à lui réclamé l’affectation aux médecins libéraux du vaccin Moderna dont les conditions de conservation sont plus souples que celui de Pfizer/BioNTech. Le syndicat estimait que cette solution permettrait aux médecins libéraux, en lien avec les infirmières libérales, de proposer directement le vaccin Moderna à leurs patients et ainsi de « raccourcir le circuit de vaccination ».

Le gouvernement continue d’être la cible de critiques pour sa gestion de la crise sanitaire. Le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, a évoqué lundi des « balbutiements » et regretté que « les délais d’attente se rallongent » pour se faire vacciner.

Retard de livraison

« La vaccination va progresser », a affirmé de son côté le Pr Alain Fischer sur RTL. « Il y a urgence mais il faut vivre avec un principe de réalité : c’est "quelles quantités de vaccins sont disponibles ?" », a tempéré le "Monsieur Vaccin" du gouvernement, appelant à faire « ce qu’on peut pour qu’un maximum soit produit, distribué ».

Après des sueurs froides liées à l’annonce d’une baisse de cadence « pour trois à quatre semaines », le groupe américain Pfizer, associé au laboratoire allemand BioNTech, a annoncé samedi un plan pour accélérer la production de doses de vaccins et revenir au calendrier initial de livraisons à l’UE « à partir de la semaine du 25 janvier ».

Le retard de livraison sera rattrapé « à la fin du 1er trimestre », a assuré lundi la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher sur CNews, se disant cependant « vigilante ».

Avec AFP