Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde - Coronavirus : la France entre dans sa 6e semaine de confinement, et l’épidémie reste « très meurtrière »

Avril 2020, par Info santé sécu social

Avec un bilan de plus de 20 000 morts, la maladie a désormais tué « davantage que toutes les épidémies de grippe saisonnière, même les plus sévères », a comparé le directeur général de la santé, Jérôme Salomon.

Le Monde avec AFP

Alors que la France entre dans sa sixième semaine de confinement, mardi 21 avril, l’épidémie causée par le nouveau coronavirus reste « très meurtrière », a prévenu lundi le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, en annonçant que le nombre de morts dépasse désormais 20 000. Elle a désormais tué « davantage que toutes les épidémies de grippe saisonnière, même les plus sévères, même les plus longues », et que la canicule de 2003, qui avait fait 19 000 morts, a comparé M. Salomon.

Alors que derniers chiffres confirment un certain ralentissement, avec un solde légèrement négatif pour les hospitalisations, le virus continue de tuer, avec 444 décès supplémentaires en vingt-quatre heures en milieu hospitalier, confirmant « une tendance à la baisse qui est malheureusement beaucoup trop lente », selon Jérôme Salomon. Il rappelle que, même si les entrées en réanimation baissent, « nous sommes toujours à un niveau exceptionnel, très supérieur aux capacités en France ».

Depuis le 1er mars, la France a enregistré 20 265 décès liés au Covid-19, avec 12 513 morts survenues dans les hôpitaux et 7 752 dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

30 584 personnes sont hospitalisées pour une infection au coronavirus, soit 26 de moins que la veille.

5 683 patients dans un état grave sont pris en charge en réanimation. Lors des dernières vingt-quatre heures, 208 nouveaux malades ont été admis dans l’un de ces services. En raison des sorties de patients, le solde reste néanmoins négatif : on compte 61 patients en moins en réanimation par rapport à dimanche.

5,7 % de la population française aura été infectée le 11 mai
Le 11 mai, lorsque le confinement commencera à être progressivement levé en France métropolitaine, 3,7 millions d’habitants, soit 5,7 % de la population aura déjà été en contact avec le SARS-CoV-2. Une prévalence de l’infection très loin des 70 % qui seraient nécessaires pour obtenir une protection collective par la seule immunité de groupe. Voilà ce que révèle la première « photographie » de l’épidémie réalisée par des chercheurs de l’Institut Pasteur, de Santé publique France et de l’Inserm.

Mis en ligne mardi 21 avril, leurs résultats et leurs prévisions montrent « l’impact massif qu’a eu le confinement en France sur la propagation du SARS-CoV-2 ». Selon leurs calculs, le nombre d’individus contaminés par chaque personne infectée est passé de 3,3 avant la mise en place du confinement le 17 mars à 0,5, soit une réduction de 84 %.

Le fait que moins de 6 % de la population seulement ait pu développer des défenses immunitaires contre le nouveau coronavirus pose un problème majeur. Cette proportion varie d’une région à l’autre.

En Ile-de-France ou dans le Grand-Est, les régions les plus touchées, les épidémiologistes estiment le taux d’immunisation à 12 % en moyenne, mais elle chute à moins de 2 % en Nouvelle-Aquitaine, en Bretagne ou en Pays-de-Loire. Elle oscille entre 5 et 6 % dans les régions où le SARS-CoV-2 a davantage circulé comme les Hauts-de-France, la Bourgogne-France-Comté ou encore la Corse.