Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde - Covid-19 : la situation sanitaire continue de se dégrader en France

Octobre 2020, par Info santé sécu social

Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation a légèrement augmenté vendredi, s’établissant à 1 439 personnes, soit 21 de plus que la veille.

Le Monde avec AFP Publié le 09/10/2020

Les indicateurs de l’épidémie de Covid-19 se sont encore détériorés. Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation a légèrement augmenté, selon les chiffres publiés vendredi 9 octobre par Santé publique France, s’établissant à 1 439 personnes, soit 21 de plus que la veille. Un nouveau record depuis mai.

Cet indicateur est l’un des plus importants pour suivre l’évolution de l’épidémie, le principal enjeu étant d’éviter que les hôpitaux soient débordés par un afflux massif de patients. Au pic de l’épidémie, début avril, plus de 7 000 malades étaient hospitalisés dans ces services. La capacité nationale actuelle est d’environ 5 000 lits de réanimation.

Par ailleurs, au cours des vingt-quatre dernières heures, plus de 20 300 nouveaux cas de contamination par le nouveau coronavirus ont été détectés. Il s’agit d’un record depuis l’utilisation des tests à grande échelle, cet été – sans toutefois qu’il soit possible d’affirmer qu’il s’agit d’un record de contaminations. Le taux de positivité des tests (proportion des personnes positives sur l’ensemble des personnes testées) continue sa progression et dépasse les 10 %, à 10,4 %.

Suivre les chiffres de la pandémie
mise à jour le 9 octobre 2020

MONDE
CAS CONFIRMÉS

36,9 millions
MORTS
1,1 million

FRANCE
CAS CONFIRMÉS

691 977
MORTS
32 583

LES MORTS DANS LE MONDE
pour 1 million d’habitants

1. Pérou 1 035
2. Belgique 888,7
3. Bolivie 727,7
4. Brésil 714,4
5. Andorre 714,2
6. Equateur 712,6
7. Chili 705,9
8. Espagne 704,8
9. Mexique 661,7
10. Etats-Unis 653,3
11. Royaume-Uni 643,2
12. Italie 597,6
13. Panama 592,3
14. Suède 578,8
15. Colombie 553,8
16. Argentine 522
17. France 486,7
18. Moldavie 406,7
19. Pays-Bas 383,1
20. Irlande 375,2
21. Macédoine du Nord 374,9
22. Iran 343,5
23. Arménie 342,2
24. Kosovo 332,3
25. Monténégro 311,7
26. Afrique du Sud 303,7
27. Bosnie-Herzégovine 278,6
28. Roumanie 272,1
29. Bahamas 264,5
30. Canada 260,1
31. Honduras 259,9
32. Irak 253,3
33. Suisse 245,2
34. Israël 212,3
35. Costa Rica 211
36. Luxembourg 210,6
37. Oman 208,9
38. République dominicaine 203,7
39. Portugal 200,5
40. Guatemala 194,6
41. Suriname 184
42. Bahreïn 172,7
43. Kirghizistan 170,5
44. Koweït 156,9
45. Russie 153,2
46. Paraguay 150,2
47. Arabie Saoudite 148,2
48. Albanie 144,1
49. El Salvador 137,2
50. Cabo Verde 134,2

Le conseil scientifique défend des mesures plus restrictives
Au lendemain des annonces de nouvelles restrictions dans certaines villes, le président du conseil scientifique, le professeur Jean-François Delfraissy, a fait savoir vendredi qu’il n’excluait pas d’aller plus loin, évoquant la possibilité d’un reconfinement local. Le rôle du conseil scientifique, qui ne rend que des avis sur la situation sanitaire, est de guider le gouvernement dans ses décisions politiques. M. Delfraissy a également averti les Français qu’il fallait se préparer à vivre avec le virus jusqu’à l’été prochain.

« Il faut tout pour éviter le reconfinement local. Si à certains moments c’est nécessaire, il faudra le faire », a estimé M. Delfraissy sur BFM-TV. « Si à certains moments il faut prendre une décision sur quelque chose qui est encore intermédiaire, de couvre-feu par exemple, il faudra [aussi] le faire », a-t-il ajouté.

Après Aix-Marseille et Paris, Lille, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne vont basculer samedi en « zone d’alerte maximale », synonyme de nouvelles restrictions sanitaires pour freiner l’épidémie de Covid-19, qui s’aggrave. Face aux critiques des mesures trop restrictives, M. Delfraissy a défendu leur importance et a comparé la stratégie du gouvernement à une « cocotte-minute ».

« On la laisse souffler un peu, on laisse partir la vapeur, ensuite on ferme pendant quinze jours ou trois semaines, on prend des mesures de restriction. Ce sont des mesures transitoires qui permettent que le virus ne circule pas trop ; ensuite, on rouvre et on va refermer dans une autre ville », a-t-il dit. Quant à Paris, en « zone d’alerte maximale » depuis le début de la semaine, il y aura encore « dix à quinze jours difficiles à passer » : « Les besoins en réanimation vont être particulièrement importants dans les quinze jours qui viennent. »

Des tests rapides pour des opérations de dépistage ciblées
La Haute Autorité de santé (HAS) s’est dite vendredi « favorable » à l’utilisation des tests antigéniques de détection du nouveau coronavirus. Ces tests, plus rapides que ceux de référence RT-PCR, seraient utilisés dans le cadre d’opérations de dépistage ciblées (universités, Ehpad…). « Le but, c’est d’être capable de tester plus de personnes et plus vite », pour pouvoir déterminer « très vite si on est face à un foyer d’infection », a expliqué Dominique Le Guludec, présidente du collège de la HAS.

Comme pour les tests virologiques RT-PCR, le prélèvement pour un test antigénique est fait dans les narines à l’aide d’un écouvillon (sorte de long coton-tige). Mais contrairement aux RT-PCR, les tests antigéniques ne nécessitent pas d’analyse en laboratoire, car leur mécanisme est plus simple. Les premiers détectent le matériel génétique du coronavirus, alors que les seconds repèrent des protéines du virus. Cela leur permet de donner un résultat beaucoup plus rapidement, en dix à trente minutes.

Les hôpitaux de Lyon et des alentours vont commencer à déprogrammer des opérations non urgentes à compter de la semaine prochaine, a annoncé vendredi le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Yves Grall. Sont concernés les établissements de la métropole lyonnaise et des villes voisines de Villefranche-sur-Saône (Rhône), Vienne et Bourgoin-Jallieu (Isère).

Cette décision fait suite au placement, la veille, de Lyon en zone d’alerte maximale suite à l’accélération de la diffusion du SARS-CoV-2. Alors que le taux d’incidence du virus était jusqu’alors stable, « voire en légère baisse », autour de 240 contaminations pour 100 000 habitants à Lyon (et donc en dessous du seuil critique de 250), il a connu ces derniers jours une augmentation « considérable », passant à 245 mercredi, 270 jeudi et 290 ce vendredi, a expliqué M. Grall, en présence du préfet Pascal Mailhos. « Cette augmentation forte que l’on voit au niveau des contaminations va se traduire mécaniquement par une forte hausse des hospitalisations dans les dix à quinze jours », a-t-il relevé.

Les établissements de santé de la Loire et du nord de l’Ardèche ont également annoncé une « déprogrammation partielle » des « activités médicales, chirurgicales et interventionnelles non urgentes » en début de semaine.

24 établissements scolaires et 199 classes fermées

Quelque 199 classes et 24 établissements scolaires sont actuellement fermés en raison de cas de Covid-19, a rapporté le ministère de l’éducation nationale vendredi, des chiffres en hausse par rapport à la semaine dernière. La semaine dernière, les chiffres officiels faisaient état de 290 classes et 14 établissements fermés.

Il y a trois semaines, un nouveau protocole allégé, fondé sur un avis du Haut Conseil pour la santé publique (HSCP), a été mis en place dans les établissements scolaires avec l’objectif de limiter les fermetures.

Dans le détail, 21 écoles sur 50 100 sont actuellement fermées, ainsi qu’un collège sur 7 200 établissements et deux lycées sur 4 200. Quelque 199 classes sont en outre fermées, sur 528 400, soit 0,04 % du total.

Le Conseil d’Etat annule l’obligation de fournir des masques aux détenus toulousains
Le Conseil d’Etat a annulé une décision du tribunal administratif de Toulouse ordonnant à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, de fournir des masques aux détenus et de leur proposer un dépistage du Covid-19, a révélé l’Agence France-Presse (AFP) vendredi.

Fin août, quatre avocats toulousains avaient saisi le tribunal administratif après avoir constaté que leurs clients détenus ne portaient pas de masque lors de vidéo-conférences, malgré le fait qu’ils partageaient la même pièce et qu’il y avait moins d’un mètre de distance entre eux. Dans son ordonnance du 4 septembre, le tribunal toulousain soutenait que « l’absence de dépistage généralisé doublée de la non-mise à disposition de masques » caractérisait « une atteinte manifeste et illégale aux libertés fondamentales ».

Mais pour le ministère de la justice, qui avait fait appel de cette ordonnance, « le recours à une campagne de dépistage massive constitue une obligation disproportionnée compte tenu du nombre de personnes détenues diagnostiquées positives à la Covid-19 ». Selon lui, seuls deux cas de contamination ont été diagnostiqués dans l’établissement depuis le début de l’épidémie.

« Le dépistage général de l’ensemble des détenus et des personnels d’un établissement pénitentiaire n’est estimé pertinent que dans la seule hypothèse où au moins trois personnes se révèlent contaminées, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle », a finalement tranché le Conseil d’Etat, mettant en avant la notion d’« anneau sanitaire » dans les prisons. Toutefois, ajoute-t-il, les nouveaux détenus font l’objet d’un dépistage systématique deux jours après leur arrivée, puis au neuvième jour de leur détention, et sont placés à l’isolement dans une zone spécifique.

Selon les derniers chiffres de l’administration pénitentiaire, datant de lundi, 482 détenus ont été testés positifs au Covid-19 depuis le début de l’épidémie, dont 47 qui sont actuellement contaminés dans les 188 prisons françaises. Un seul détenu, un homme de 74 ans qui était incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne), est décédé mi-mars.