Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde - Le point sur le virus apparu en Chine : plus de 300 cas, et des contaminations en Australie et aux Philippines

Janvier 2020, par Info santé sécu social

L’épidémie de pneumonie est apparue juste avant les vacances du Nouvel An lunaire en Chine, où des dizaines de millions de personnes prennent le bus, le train et l’avion.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 10h51,

La Chine a annoncé mardi 21 janvier un sixième mort, victime d’un mystérieux virus qui inquiète l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont une réunion d’urgence est programmée mercredi. La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, cousine de celui responsable du SRAS (syndrome respiratoire aigu) – un virus hautement contagieux, qui avait tué quelque 650 personnes en Chine continentale et à Hongkong en 2002-2003.

Cette fois-ci, l’origine de ce nouveau coronavirus semble se trouver dans un marché de la ville chinoise de Wuhan, fermé depuis le 1er janvier pour limiter la contagion. « On suppose que la source était des animaux vendus dans ce marché et qu’il y a eu passage chez l’homme », explique le professeur Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur à Paris.

Lundi, Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé, a fait savoir à la chaîne de télévision d’Etat CCTV que la transmission par contagion entre personnes était « avérée ». L’OMS estime pour sa part qu’un animal semble être « la source primaire la plus vraisemblable », avec « une transmission limitée d’humain à humain par contact étroit ».

De Bangkok à Hongkong, de Singapour à Sydney, les autorités procèdent à des contrôles systématiques à l’arrivée des vols en provenance des zones à risques.

Près de 300 cas détectés en Chine et déjà six morts

La Chine, épicentre de l’épidémie, a recensé mardi matin 291 cas confirmés. Neuf cent vingt-deux patients sont par ailleurs en observation, a annoncé dans un communiqué la Commission nationale de la santé, dont l’un des médecins, Wang Guangfa, a annoncé mardi sur une télévision de Hongkong qu’il était lui-même infecté par le virus.

En plein chassé-croisé dans les transports avant le Nouvel An chinois samedi, qui fait craindre une accélération des contaminations, le président Xi Jinping a demandé lundi une vigilance particulière sur le sujet. L’isolement des personnes chez qui la maladie a été diagnostiquée devient désormais obligatoire et des mesures de quarantaine peuvent être décrétées par les autorités locales.

D’autres cas de cette mystérieuse pneumonie ont été détectés à l’étranger : deux en Thaïlande, un à Taïwan et un au Japon. Les autorités de ces trois pays affirment que les patients s’étaient rendus à Wuhan avant leur hospitalisation.

Le virus a également été détecté en Corée du Sud chez une Chinoise de 35 ans arrivée dimanche par avion de Wuhan. Les autorités sanitaires sud-coréennes ont révélé qu’elle s’était rendue samedi à l’hôpital à Wuhan en raison d’un rhume. On lui avait prescrit des médicaments avant qu’elle s’envole pour Séoul, où ses symptômes ont été détectés. Elle a été placée en quarantaine.

Deux cas suspects en Australie et aux Philippines
En Australie, un homme présentant les symptômes du mystérieux virus a été placé à l’isolement à son domicile, a annoncé mardi un média local. L’homme, qui pourrait être le premier cas suspect du pays, est récemment rentré d’un séjour à Wuhan.

Aux Philippines, les autorités cherchent à déterminer la pathologie dont souffre un enfant de 5 ans arrivé le 12 janvier en provenance de Wuhan. A son arrivée à Cebu avec un parent, l’enfant avait de la fièvre et toussait, selon le ministère de la santé philippin.

A Hongkong, les autorités se disent elles aussi en « alerte maximale », alors que le souvenir de l’épidémie de SRAS, qui y avait fait plusieurs centaines de morts en 2002-2003 hante toujours les esprits. « Nous sommes prêts pour le pire. Nous n’avons pas baissé la garde », a déclaré à la presse Matthew Cheung, numéro deux de l’exécutif hongkongais.

Les autorités françaises et américaines prennent des mesures
Dans le reste du monde, les mesures de prévention se multiplient également. Les Etats-Unis ont annoncé qu’à partir de vendredi ils commenceraient à filtrer les vols en provenance de Wuhan à l’aéroport de San Francisco et à l’aéroport John-F.-Kennedy de New York – où atterrissent des vols directs de Wuhan –, ainsi qu’à celui de Los Angeles, où sont assurées de nombreuses correspondances. Les passagers seront examinés par les équipes médicales mais pas systématiquement soumis à un prélèvement.

En France, « la vigilance vient d’être déclenchée », a fait savoir lundi Santé publique France au Parisien. Les médecins doivent désormais orienter vers le SAMU ou « un infectiologue référent » toute personne « présentant une infection respiratoire aiguë, quelle que soit sa gravité, ayant voyagé ou séjourné dans la ville de Wuhan en Chine dans les quatorze jours précédant la date de début des signes cliniques ou ayant eu un contact étroit avec une personne tombée malade dans cette ville »