Parti Les républicains

Lequotidiendumedecin.fr : Le programme santé de Fillon trouble (aussi) Les Républicains

Décembre 2016, par infosecusanté

Le programme santé de Fillon trouble (aussi) Les Républicains

Henri de Saint Roman

07.12.2016

Y a-t-il quelque chose qui cloche dans le programme santé de François Fillon ? Ses très proches jurent que non mais, au sein des Républicains (LR), des voix jugent difficilement audibles ses propositions radicales en matière de redéfinition des rôles entre assurance-maladie obligatoire et complémentaire. Un « panier de soins » solidaire d’un côté pour les risques principaux, et un panier de soins individuel de l’autre.

Mardi 6 décembre, lors d’une réunion interne du groupe LR à l’Assemblée nationale, le Dr Bernard Accoyer, nouveau secrétaire général des Républicains, s’est exprimé sur le sujet, jugeant que ce projet nécessitait un effort de pédagogie et qu’il fallait rassurer les Français « sur le fait que la solidarité nationale sera assurée ».

Joint ce mercredi par « Le Quotidien », Bernard Accoyer minimise le problème. Pour lui, il y a eu des « imprécisions » dans la présentation du programme de François Fillon « dans lesquelles s’engouffrent certains ». « C’est cette polémique qui m’inquiète, continue-t-il, pas le programme ! Elle me paraît devoir être prise au sérieux, et nécessite un travail d’explication ».

Arrêter les rustines

Même analyse du côté de son confrère LR, le Dr Jean-Pierre Door. Le député du Loiret juge qu’il faut cesser de « colmater les brèches de la Sécu à coups de rustines », et que l’heure est venue de transformer le système. La polémique sur le petit et le gros risque ? « Un problème purement sémantique, on joue à se faire peur avec une terminologie » analyse le cardiologue qui juge très facile de définir les différents risques. « La frontière est simple, assure-t-il, les médecins la connaissent bien ».

Mais en réalité chez les Républicains, tout le monde ne partage pas cette analyse. Dominique Tian, député des Bouches-du-Rhône, membre de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée, regrette plutôt que les interrogations sur le programme de santé de Fillon, « formulées à huis clos en réunion de groupe » aient été portées sur la place publique...

Sur le fond, il confirme l’existence d’un malaise. « Il n’est pas interdit d’évoquer en interne tel ou tel aspect de son programme qui rencontre un écho mitigé, il y a un vrai souci », plaide-t-il. L’élu estime qu’une lutte drastique contre les gaspillages et les abus pourrait faire économiser cinq milliards par an à l’assurance-maladie. « Dans ces conditions, elle peut continuer à assurer le petit risque », argumente-t-il.

Expliquer, mais ne rien changer

Comment sortir de cette polémique ? Par l’explication et un travail de précision, jugent les trois députés LR. Bernard Accoyer assure que François Fillon aura l’occasion, « dans les tout prochains jours » de préciser son programme. « Mais sur le fond, assure-t-il, il n’y a rien à changer ».

Jean-Pierre Door rappelle que les points délicats proviennent d’un programme destiné à la primaire de la droite. « Aujourd’hui, François Fillon va rédiger son projet présidentiel, ce ne sera pas forcément un "copié-collé". Ce qu’il faut, c’est faire de la pédagogie, et transformer l’assurance-maladie au lieu de la rafistoler ». Mais pour Dominique Tian, une seule chose est sûre. « Confier le remboursement du petit risque aux mutuelles n’est ni possible, ni souhaitable »... Le signe d’un malaise ?