La Sécurité sociale

Les Echos - Les prestations vont très peu augmenter en 2017

Septembre 2016, par Info santé sécu social

Les allocations familiales devraient augmenter de 0,2 % en avril et les pensions de 0,6 % en octobre.

Après des années de vaches maigres, les retraités devraient voir le montant de leur pension un peu grimper à la fin de l’année prochaine. Une augmentation de 0,6 % est attendue en octobre 2017 si le retour de l’inflation est bien au rendez-vous. Une maigre consolation. En 2014, les pensions n’ont pas été revalorisées du tout, en 2015 elles ont frémi de +0,1 %, et en 2016 elles ne bougeront pas.

La faiblesse de l’inflation explique cette atonie. Les pensions ne sont plus indexées sur les salaires, qui augmentent un peu, mais sur les prix hors tabac, qui sont, eux, quasi immobiles. Les partenaires sociaux le savent bien. Ils avaient placé de grands espoirs d’économies dans la sous-indexation des pensions complémentaires des salariés du privé (Agirc-Arrco) depuis 2013. En vain, car il n’y a pas eu d’inflation ou presque depuis.

Retraites anticipées : pic de bénéficiaires en 2017

Les décisions politiques ont pesé aussi. Depuis 2016, la règle de calcul des revalorisations des prestations sociales indexées sur l’inflation a changé : au lieu de se fonder sur une prévision d’inflation et de corriger l’année suivante, on prend en compte la hausse des prix constatée au cours des douze derniers mois connus des statisticiens - par exemple, d’août 2016 à juillet 2017 pour la revalorisation des retraites d’octobre 2017. Cette réforme était destinée à rendre le système plus lisible, plus rationnel, mais elle permet aussi et surtout de faire des économies en phase de reprise. Ainsi, l’inflation prévue par Bercy pour 2017 est de 0,8 %, mais les allocations familiales et les minima sociaux, qui sont révisés chaque année au 1er avril, ne devraient augmenter que de 0,2 % l’année prochaine, sur la base de l’inflation constatée précédemment. Déjà au printemps dernier, ces prestations n’avaient été relevées que de 0,1 %.

Décalage de dates

Autre facteur de modération de la facture pour l’assurance-vieillesse : le décalage de la date de revalorisation. Depuis 2014, elle n’a plus lieu en avril mais en octobre, pour faire des économies. Si bien qu’une revalorisation affichée de 0,6 % en octobre 2017 se traduit en réalité par une augmentation de 0,15 % de la somme des pensions versées dans l’année.

La faiblesse des revalorisations contribue au ralentissement des dépenses de la Sécurité sociale. Elle peut conduire aussi, souligne la commission des comptes, à limiter la revalorisation des plafonds de ressources donnant accès à certaines prestations familiales, « entraînant la sortie de certains allocataires » dont les revenus progressent plus vite.