Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Les Midi du Mie - Urgence COVID19 : La mairie de Paris laisse les mineurs isolés à la rue pendant le confinement.

Mars 2020, par Info santé sécu social

Communiqué du collectif solidaire avec les mineurs étrangers isolés "Les midis du Mie"

« Evalué mineur ou majeur, chaque jeune qui le demande sera mis à l’abri ». C’est ce qu’affirme Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de la Protection de l’Enfance le 22 mars, pour faire face à l’épidémie de COVID-19. À Paris, la Mairie a décidé d’ouvrir le gymnase Japy pour accueillir les mineurs isolés.

Sur le terrain, les associations ne peuvent que constater que la réalité est toute autre. En effet, ce gymnase n’est accessible que sur orientation d’un commissariat et tous ne sont manifestement pas au courant de la procédure.

De plus, des signalements de mineurs à la rue continuent à nous parvenir. Dominique Versini, adjointe à la Maire de Paris en charge des Solidarités, maintient que le nombre de primo-arrivants a largement baissé depuis le début de la crise liée au COVID-19. Comment peut-elle l’affirmer en l’absence de dispositif d’évaluation ou de lieu de rendez-vous ?

Par conséquent, plusieurs associations ont pris l’initiative de faire héberger dans des hôtels un nombre important de Mineurs Isolés Etrangers (MIE) afin d’assurer leur confinement . Des repas leur sont livrés quotidiennement par des bénévoles qui plus que jamais refusent de les abandonner. Mais les conditions sanitaires de ces hébergements ne répondent pas à la nécessité de protéger les jeunes et les bénévoles qui leur viennent en aide. Certains MIE ayant dû être évacués vers des
centres de traitement du COVID-19.

Malgré nos appels et des promesses répétées de chercher des places, la Mairie de Paris est toujours incapable de proposer la moindre place d’hébergement, 16 jours après le début du confinement. Il est inacceptable, en période de crise sanitaire, que les pouvoirs publics se défaussent de leur responsabilité en laissant des associations assumer la mise à l’abri et la protection de ces jeunes.

Nous, associations engagées auprès des Mineurs Isolés Étrangers, exigeons que la Mairie de Paris cesse de fermer les yeux sur la situation dramatique que connaissent ces jeunes et assume ses responsabilités, par une mise à l’abri immédiate. Si nous, associations, avons pu trouver des chambres d’hôtel en une journée, nous supposons que la Mairie devrait elle aussi être en capacité de réquisitionner des lits pour protéger toutes les personnes vulnérables.

Les associations sont prêtes à prêter main forte aux services de l’Etat et mettre leur expertise au service d’une solution concrète d’hébergement des Mineurs Isolés ; mais elles ne pourront assumer plus longtemps les devoirs qui incombent aux représentants de la République.