Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Médiapart - Sur le reconfinement, Macron se fait une raison

Mars 2021, par Info santé sécu social

18 MARS 2021 PAR CAROLINE COQ-CHODORGE ET ELLEN SALVI

Les hôpitaux sont confrontés à une troisième vague de Covid qui, dans plusieurs régions, a déjà dépassé la deuxième. Le conseil scientifique réclamait, depuis fin janvier, un reconfinement préventif. Emmanuel Macron a longtemps résisté. Il s’y résout au pied du mur.

C’est une première : Emmanuel Macron n’a pas pris la parole, jeudi 18 mars, pour annoncer des mesures de reconfinement aux Français. Ces mesures, il les a pourtant décidées, comme à l’accoutumée, seul. La veille, dans le huis clos du conseil de défense, le président de la République n’avait d’ailleurs rien laissé entendre de ses intentions. Tant et si bien que, quelques heures encore avant la conférence de presse de Jean Castex et d’Olivier Véran, le ministère de la santé était incapable de dire de quoi il en retournerait. À peine savait-on que « toutes les options sont sur la table ».

« On prendra les décisions qu’il faut prendre », comme l’avait dit le chef de l’État mercredi et comme le répétait depuis lors son entourage.

À 19 heures et après de longues minutes de contextualisation, le couperet est finalement tombé : en Île-de-France, dans les Hauts-de-France, mais aussi dans les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l’Eure, les commerces non essentiels fermeront à compter de samedi, à l’exception des librairies et disquaires, a annoncé le premier ministre. Vingt et un millions de personnes seront donc reconfinées sept jours sur sept, soit un tiers de la population française.

La France est encore une fois au pied du mur, face à une augmentation de 23,6 % des cas en une semaine, qui « dessine une troisième vague, alors que nous approchons du chiffre terrible des 100 000 morts », a justifié Jean Castex. Le confinement du week-end mis en place à Dunkerque (Nord) et à Nice (Alpes-Maritimes) s’est avéré « insuffisant pour casser la dynamique de l’épidémie », a-t-il reconnu. Avant d’ajouter : « Nous devons aller plus loin. » Les écoles et les collèges restent ouverts. Seuls les lycées doivent passer en demi-jauge, sans exception. Dans les universités, rien ne change.

Le gouvernement a enfin compris que l’extérieur est un espace plus sûr que les lieux clos : sorties ou promenades sont donc autorisées, sans limite de temps, dans un rayon de 10 kilomètres. Le goût pour la paperasserie, lui, perdure, puisque les Français reconfinés devront remplir des attestations pour sortir de chez eux. Prenant en considération – bien que sur le tard – la circulation du virus, et de ses variants, d’une région à l’autre, Emmanuel Macron a aussi décidé que ces Français ne pourraient pas sortir de la leur.

En revanche, d’autres règles s’assouplissent : le couvre-feu est repoussé de 18 heures à 19 heures sur l’ensemble du territoire métropolitain, notamment pour prendre en compte le changement d’heure prochain ; et les enfants peuvent de nouveau pratiquer tous les sports en extérieur, à l’école comme en club.

Le premier ministre a proposé un contrat de « confiance, de responsabilité, de bon sens », tout en expliquant que des « consignes strictes » seraient passées aux préfets contre les regroupements de personnes dans l’espace public. Il a encore mis en garde les entreprises qui n’appliquent pas la consigne du télétravail « au moins 4 jours par semaine ». « 29 % des cas de transmission ont lieu en entreprise », a-t-il rappelé.

Chaque semaine, il y a près de 150 000 nouveaux cas de Covid en France, près de 10 000 nouvelles hospitalisations pour un Covid grave, 2 000 nouvelles admissions en réanimation, 2 000 décès. Des chiffres qui ont littéralement écrasé le storytelling développé par une partie de l’entourage du chef de l’État depuis mi-février, date à laquelle ce dernier avait décidé, toujours tout seul et contre l’avis de Jean Castex et Olivier Véran, de laisser courir l’épidémie.

Le conseil scientifique lui avait pourtant bien conseillé, dès le 29 janvier, un « confinement strict » de quatre semaines, incluant la fermeture des écoles. Il s’agissait alors de ramener la circulation autour de 5 000 contaminations par jour, pour « éviter une reprise de la circulation du virus avec le variant (anglais) dans le mois de mars ». Dans le cas contraire, « nous risquons d’être confrontés à des pics épidémiques similaires à ceux observés en mars-avril et novembre 2020, voire plus élevés », prévenait à l’époque le groupe présidé par Jean-François Delfraissy.

Au sein du gouvernement, on saluait alors le « pari réussi » d’Emmanuel Macron, on se félicitait que ce dernier se soit enfin affranchi des scientifiques, on expliquait à qui voulait l’entendre qu’il lisait tout sur le Covid-19, qu’il était imbattable sur cette question et qu’il pouvait sans aucun problème « challenger » les plus grands épidémiologistes. Mais c’était compter sans la défiance que l’intéressé nourrit pour les scientifiques depuis qu’ils lui ont fait dire, dans son allocution du 28 octobre, qu’« à ce stade, nous savons que quoi que nous fassions, près de 9 000 patients seront en réanimation à la mi-novembre, soit la quasi-totalité des capacités françaises ».

« Ces chiffres étaient ceux que lui avait donnés le Conseil scientifique, mais ce n’est ce qu’il s’est passé, ça lui est resté en travers de la gorge », explique l’un de ses proches.

« Macron croit avoir fait un pari contre nous. Il a en réalité fait un pari contre le virus », s’agace un authentique épidémiologiste, qui préfère conserver l’anonymat. « Quelle prétention ! C’est strictement impossible de lire toute la littérature scientifique. Et il faut aussi comprendre les enjeux, appuie l’épidémiologiste Dominique Costagliola. Ce qui m’embête le plus, c’est que dans ce pays, une seule personne décide. » C’est aussi ce que regrette l’opposition, à l’instar du patron des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau : « Jamais le pouvoir n’a été aussi concentré. Peut-être a-t-il du talent, peut-être est-il intelligent mais un seul homme ne peut pas tout coordonner. »

« La France est en excès de mortalité depuis vingt-deux semaines, rappelle Dominique Costagliola. Et elle a laissé se diffuser un variant plus contagieux, qui fait plus de victimes. » Selon une étude publiée le 10 mars par le British Medical Journal, incluant près de 110 000 malades britanniques, le variant anglais est 1,6 fois plus létal que le variant historique. Comme prévu, le variant anglais est désormais dominant dans les trois régions qui font face à une très forte reprise épidémique. L’Île-de-France et les Hauts-de-France ont dépassé le pic de la deuxième vague à l’automne. Provence-Alpes-Côte d’Azur n’a jamais eu autant de patients en réanimation. Faute de mesures prises ces dernières semaines, le vrai pic de la troisième vague est à venir.

Pour l’épidémiologiste précité, « le conseil scientifique a capitulé ». « Le combat pour éviter la catastrophe que nous vivons aujourd’hui est perdu, dit-il. On est dans une forme de sidération : que peut-on faire désormais ? »

Dans son dernier avis du 11 mars, le conseil scientifique présentait plusieurs scénarios et n’en retenait qu’un seul. Il excluait de « laisser circuler le virus, en ne protégeant que les personnes à risque », puisqu’il n’est pas possible « de protéger de manière hermétique un groupe d’individus ». Cette impasse a déjà été empruntée à de nombreuses reprises en France. Il écartait aussi, par pragmatisme, la stratégie « zéro Covid », celle adoptée par de nombreux pays asiatiques qui ont éradiqué le virus, qui exige un confinement très strict de « huit à dix semaines » au niveau européen, avec fermetures des frontières.

Quant à la stratégie du « stop-and-go » ou la « stratégie attentiste », qui « consiste à attendre que les hôpitaux soient au bord de la saturation pour prendre des mesures », elle est « épuisante dans la durée » et fait de nombreuses victimes, estimait encore le conseil scientifique. C’est la stratégie de la France qui cahote depuis un an, de déconfinements partiels en reconfinements en catastrophe. Il retenait alors un scénario étrange, vaporeux, auquel lui-même ne peut croire : une « stratégie précoce, régionale, ajustée et ciblée », une « réponse anticipée, régionale, ajustée et ciblée à l’épidémie ».

L’accusation de « dictature sanitaire », formulée par les adversaires du confinement, à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement, contre le monde médical et scientifique, a porté : le groupe présidé par Jean-François Delfraissy semble muselé. « Ce rapport n’est pas écrit comme il le devrait. Il anticipe les critiques qu’il risque de susciter », regrette Dominique Costagliola.

« On a toujours une bataille de retard »
La stratégie précoce n’est pas d’actualité en France. L’hôpital, au pied du mur, est de nouveau contraint d’alerter. Comme en Seine-Saint-Denis, le département le plus touché, avec plus de 500 cas pour 100 000 habitants. « La vague est montée lentement, raconte le réanimateur du centre hospitalier de Saint-Denis, Laurent Lainé. On se retrouve dans la même situation qu’au pic de la seconde vague, face au même nombre de morts. On a augmenté le nombre de lits de réanimation, de 18 à 23 places. Et on a fait savoir qu’on ne pouvait pas faire plus. Les patients sont donc transférés dans d’autres hôpitaux de la région, mais on sent que cela se tend. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris [AP-HP – ndlr] a dit qu’elle ne voulait plus recevoir de patients extérieurs à ses hôpitaux. Tout le monde est fatigué, essaie de ne pas être submergé. »

Le chef du service de réanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, Alexandre Demoule, confirme : « On est le plus grand groupe hospitalier de France, on est donc un recours. Mais depuis trois semaines, on est sans cesse sollicités pour accueillir de nouveaux malades du Covid, on s’est retrouvés à la limite du trop-plein. Or, nos chirurgiens ont aussi besoin de lits de réanimation. On a donc privilégié les patients de nos hôpitaux. C’était une manière de faire pression pour que les hôpitaux privés jouent le jeu, déprogramment à leur tour des opérations chirurgicales pour faire de la place pour les malades du Covid. »

« À l’AP-HP, 25 % des opérations sont déjà déprogrammées, explique le réanimateur parisien. Ce sont des opérations du canal carpien, de la cataracte, des prothèses de hanche. On ne veut pas prendre de retard sur les chirurgies du cancer. Comment faire un choix entre l’opération d’un malade du cancer qui peut s’en sortir et la réanimation d’un malade du Covid ? » Alexandre Demoule s’est livré, avec des collègues, à un calcul : selon eux, ouvrir un lit de réanimation pour un malade du Covid, qui va y passer en moyenne quatorze jours, revient à « annuler 150 opérations chirurgicales ». Pour faire ce calcul, ils prennent en compte le personnel mobilisé en nombre pour un seul malade du Covid en détresse respiratoire vitale.

Le réanimateur raconte la dernière cellule de crise à l’AP-HP, vendredi dernier : « On a fait le constat que les malades du Covid débordent. Nous avons quatre solutions. La première est d’ouvrir de nouveaux lits, mais alors il faut discuter du prix à payer pour tous les patients qui vont voir leurs opérations déprogrammées. La deuxième solution est de transférer des patients, au-delà de l’Île-de-France. Pour nous, ce sont des effets d’annonce : les patients sont trop graves pour être transférés, et les familles refusent souvent. Pourtant, l’AP-HP paie aux familles le transport et l’hébergement. La dernière est de trier les malades du Covid qui vont en réanimation. Jusqu’ici, on a toujours réussi à donner le juste soin… La dernière solution est de mettre un coup d’arrêt à l’épidémie. »

Autrement dit, de reconfiner l’Île-de-France, strictement.

« Je n’ai pas de leçons à donner au gouvernement, pas de légitimité pour dire s’il faut reconfiner. Mais en tant que citoyen, j’ai quand même l’impression qu’on a toujours une bataille de retard », conclut Alexandre Demoule.

L’hôpital essaie pourtant d’anticiper, ouvrant sans cesse de nouveaux lits pour les malades du Covid. Le 16 mars, il y avait 1 177 malades du Covid en réanimation en Île-de-France, alors qu’en temps normal, il y a un peu plus de 1 200 lits de réanimation, toutes maladies confondues. L’agence régionale de santé (ARS) a fixé aux établissements des paliers d’ouverture de lits dédiés au Covid. Le deuxième palier de 1 116 lits, répartis entre public et privé, a été franchi. Le troisième palier est désormais de 1 562 lits. Pour y parvenir, il faut annuler des opérations chirurgicales, en réaffectant aux malades du Covid les infirmiers anesthésistes qui travaillent normalement dans les blocs.

Mais les réanimateurs estiment être arrivés au bout de cette gestion des aléas du Covid par l’ouverture de « réanimations éphémères ». Dans un communiqué, leur conseil national professionnel rappelle qu’« avec un peu plus de 5 000 lits de réanimation, soit 7 lits pour 100 000 habitants, la France est sous-dotée ». De « nombreux actes médicaux et chirurgicaux non réalisés en 2020 n’ont toujours pas été reprogrammés » et il faudra « des mois de travail » pour rattraper ce retard, insiste-t-il. En outre, les infirmiers et les médecins de réanimation, en sous-effectifs chroniques, sont frappés par de « nombreux burn-out ».

L’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (Bouches-du-Rhône) a quant à elle atteint un « pic sans précédent de patients, raconte le professeur de réanimation Lionel Velly. On est à 180 % d’occupation en réanimation. Matériellement, on pourrait encore multiplier le nombre de lits, mais le personnel manque. On arrive encore à prendre en charge les chirurgies lourdes et celles du cancer, mais on est au bout d’un système. Je ne sais pas ce qui se passera dans trois semaines ».

À Dunkerque (Nord), depuis le début du pic épidémique local il y a six semaines, « on a pris en charge 90 patients en réanimation dans mon hôpital, explique le chef de service des urgences, Christophe Couturier. Et on a transféré 160 patients, dont 100 patients réanimés, vers d’autres hôpitaux de la région, mais aussi en Normandie, à Limoges [Haute-Vienne – ndlr], jusqu’en Belgique. Je n’ai jamais connu cela. Les familles ont toutes accepté les transferts, pour nous aider ».

Le docteur Couturier a alerté à plusieurs reprises sur la situation de l’hôpital, aux côtés du maire de Dunkerque (lire son entretien), avant que la décision de confinement le week-end ne tombe, il y a trois semaines. « Il fallait absolument prendre cette décision sur Dunkerque, assure le médecin. On peut la juger tardive. Notre incidence, qui est montée jusqu’à 1 100 cas pour 100 000 habitants, est redescendue à 650. Mais nous sommes toujours très haut ! Et pour l’instant, on ne voit pas d’effet notable sur les hospitalisations. Si une telle mesure est prise dans d’autres régions, il ne faut pas s’attendre à un effet avant, au mieux, un mois. Plus on confine tôt et sévèrement, puis l’effet du confinement sera efficace et rapide. »

À Marseille, le professeur de réanimation Lionel Velly était tout aussi sceptique sur l’efficacité du confinement du week-end à Nice (Alpes-Maritimes) : « Il a un impact, comme le couvre-feu. Mais face au variant anglais, plus contagieux, il permet d’éviter une croissance exponentielle de cas, à laquelle n’importe quel hôpital ne peut résister. Mais il n’allège pas la tension hospitalière. Et il faut se poser la question : est-ce que 10 000 morts par mois, c’est acceptable ? Je ne le pense pas. »

À Saint-Denis, le réanimateur Laurent Lainé explique son « ambivalence » : « En tant que professionnels de santé, on aimerait pouvoir souffler. On en a aussi marre du confinement. Tant qu’on nous donne des solutions pour transférer les malades… »

Dans son dernier avis, le conseil scientifique intègre la critique la plus forte faite au confinement : son impact sur la santé mentale des Français, qui « s’est dégradée, avec des niveaux élevés depuis novembre 2020 ». 22,7 % de la population est touchée par l’anxiété et la dépression, 60 % par des troubles du sommeil. Seule bonne nouvelle : il n’y a, en 2020, pas plus de passages à l’acte suicidaire. Une réunion interministérielle sur la santé mentale aura lieu samedi prochain, à Matignon, autour du premier ministre.

« On nous survend le coût psychique du confinement », estime l’épidémiologiste Dominique Costagliola, qui milite pour un reconfinement strict depuis plusieurs semaines. « On va se poser la question du reconfinement toutes les semaines, jusqu’à quand ? Cette absence de perspectives n’est pas très bonne pour le moral non plus. » Autrement dit : les Français souffrent-ils plus des restrictions de liberté ou de l’absence de perspectives ?

L’autre argument contre le confinement est d’ordre économique. Il est mis en pièces par le conseil scientifique. À l’issue d’un confinement strict, avec l’effet cumulé de la vaccination, « les mesures de restriction pourraient être levées plus rapidement conduisant à un impact économique moindre », estime ce dernier. Il donne quelques chiffres pour appuyer son raisonnement : un confinement comme celui du mois de novembre a fait baisser la consommation de – 15 %, mais les mesures de restrictions actuelles font aussi baisser la consommation de – 4 %.

« On nous survend que la gestion actuelle est meilleure pour l’économie. J’aimerais bien voir des données, je ne les trouve pas. Tout la part de l’économie qui est à l’arrêt, ainsi que la culture, a besoin de perspectives », estime Dominique Costagliola. D’où l’intérêt du confinement, selon elle : « Si on descend assez bas, on peut alors beaucoup améliorer le tester-tracer-isoler », assure-t-elle.

La sortie du reconfinement pourrait coïncider avec les premiers effets positifs de la campagne de vaccination. Israël, qui a vacciné plus de la moitié de sa population, observe une baisse spectaculaire du nombre de ses cas comme de ses décès. L’efficacité des vaccins contre les formes graves du Covid, donc les hospitalisations, mais aussi leur « impact fort » sur la transmission sont confirmés, estime le Conseil scientifique.

Seulement, en France, moins de 4 % de la population a reçu les doses du vaccin. Le gouvernement prévoit que mi-avril, 10 millions de personnes seront vaccinées, soit les moins de 75 ans, et les plus de 50 ans à risque. À ce rythme, les modèles mathématiques de l’Institut Pasteur montrent, selon le Conseil scientifique, que « l’effet positif des vaccins sera sans doute insuffisant pour éviter une augmentation importante des hospitalisations du fait de la transmissibilité accrue des variants », au moins dans les semaines à venir.

Il y a encore une autre inconnue, met en garde l’épidémiologiste Dominique Costagliola : « Laisser circuler le virus dans une population déjà infectée, et bientôt en partie vaccinée, c’est prendre le risque de voir émerger de nouveaux variants, plus transmissibles ou plus létaux, prévient-elle. Plus le virus sera transmissible, plus la part de la population qu’il faudra vacciner pour éteindre l’épidémie sera élevée. Aujourd’hui, on pense qu’il faut avoir vacciné 80 % de la population. C’est un objectif assez difficile à atteindre. »