Le déficit de la Sécurité sociale pour 2022 s’est alourdi de 700 millions d’euros par rapport aux dernières prévisions du gouvernement, du fait notamment d’une dégradation plus forte que prévue sur le front des retraites, selon les chiffres publiés mercredi par la Direction de la Sécurité sociale du ministère. Mais le déficit total a diminué en 2022 par rapport à 2021.

Ainsi, le déficit cumulé de ses différents régimes (maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, famille, vieillesse, autonomie) et du fonds de solidarité vieillesse est finalement de 19,6 milliards d’euros en 2022, contre 18,9 milliards dans la dernière prévision du gouvernement. En 2021, le déficit s’était élevé à 24,3 milliards d’euros.

En revanche, les comptes de l’Assurance-maladie ont évolué plus favorablement que prévu, avec un déficit réduit de 900 millions d’euros par rapport aux prévisions (21 milliards d’euros au lieu de 21,9 milliards prévus). Les dépenses d’assurance-maladie ont atteint 247,2 milliards d’euros, soit 200 millions de plus que l’objectif pour 2022 rectifié.

Les dépenses liées à la crise sanitaire ont été un peu plus faibles qu’attendu, notamment au titre des tests et de la campagne de vaccination. Au total, en 2022, les mesures pour faire face à la crise sanitaire ont pesé pour 11,7 milliards d’euros après 18,3 milliards d’euros en 2021. Le Ségur de la santé a poursuivi sa montée en charge jusqu’à représenter 12,7 milliards d’euros avec les mesures d’accompagnement des métiers du social et du médico-social annoncées le 18 février 2022.

Creusement du déficit des retraites

Le déficit global des comptes de la Sécurité sociale un peu plus élevé que prévu s’explique notamment par le creusement du déficit de la branche vieillesse et par un excédent moins fort que prévu du fonds de solidarité vieillesse. Le déficit de la branche vieillesse s’est creusé de 800 millions d’euros, en s’établissant à 3,8 milliards d’euros. Et l’excédent du fonds de solidarité vieillesse a reculé de 500 millions d’euros par rapport aux prévisions, à 1,3 milliard d’euros.

L’excédent de la branche accidents du travail et maladies professionnelles a également été moins important que prévu, à 1,7 milliard, contre 2 milliards prévu. Enfin l’excédent de la branche famille s’est également dégradé de 700 millions d’euros par rapport aux prévisions, à 1,9 milliard. Quant à la branche autonomie, elle enregistre finalement un excédent de 200 millions contre un déficit prévu de 400 millions.

Dans le même temps, les recettes ont également été soutenues : la masse salariale du secteur privé soumise à cotisations a ainsi progressé de 8,7 %, et le dynamisme des recettes fiscales, notamment de TVA, a été soutenu dans le contexte d’inflation et de poursuite de la reprise de l’activité, avec une croissance du PIB en volume de 2,6 %.

Le déficit de la Sécurité sociale, qui avait été réduit à 1,6 milliard d’euros en 2019, avait replongé en 2020 avec la crise du Covid-19, atteignant 37,3 milliards d’euros.

Avec AFP