Le financement de la Sécurité sociale

Infirmiers.com - Dépenses de santé : la Cour des comptes prône l’austérité

Décembre 2021, par Info santé sécu social

Face au déficit abyssal de l’Assurance Maladie, la Cour des comptes préconise de faire des économies drastiques. Elle les a détaillées dans une note publiée le 14 décembre.

Renouer avec les économies
Fusions d’hôpitaux, baisses de tarifs, contrôles renforcés : pour sortir l’Assurance Maladie avant 2030 des déficits creusés par le Ségur de la santé, il faudra économiser jusqu’à 6 milliards d’euros par an, a jugé la Cour des comptes. Comment faire sans augmenter les impôts ni diminuer les prestations ? la Cour des comptes propose de renouer avec les économies d’avant-crise et même de majorer de moitié l’effort annuel par rapport à son niveau antérieur de 3 à 4 milliards d’euros, soit une cible de 4,5 à 6 milliards par an, afin de ramener l’assurance maladie à l’équilibre financier avant 2030. En cause selon elle : le "quoi qu’il en coûte" lié à l’épidémie de Covid-19 mais également les hausses de salaires non-financées prévues par le Ségur de la santé, qui vont durablement peser sur les comptes de la Sécu, dont la perte stagnerait autour de 14 milliards d’euros par an à partir de 2024.

Cure d’austérité
Début octobre avant le vote du budget du PLFSS 2022, la Cour alertait déjà sur la nécessité de maîtriser la dette sociale alors que les comptes étaient presque revenus à l’équilibre en 2019. Concrètement, elle prône une cure d’austérité qui n’épargnerait pas les hôpitaux publics, qu’il faudrait encourager à fusionner. : 10 CHU au lieu de 30, mais aussi seuils d’activité minimale pour les petits blocs chirurgicaux, rentes de situation passées au rabot dans le secteur privé, la Cour invitant à peser sur les prix des dispositifs médicaux et pointant le haut niveau de rentabilité des centres de dialyse privés comme des laboratoires d’analyse biologiques. L’Assurance Maladie est aussi priée de juguler les remboursements à tort de frais de santé, frauduleux ou non, qui auraient coûté au moins 2 milliards d’euros en 2020. Quitte à bloquer a priori un plus grand nombre de factures irrégulières et à accroître le nombre de contrôles a posteriori.