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Lequotidiendumedecin.fr : Vaccins obligatoires : l’extension votée en commission malgré deux amendements de suppression

Octobre 2017, par infosecusanté

Vaccins obligatoires : l’extension votée en commission malgré deux amendements de suppression

Dr Lydia Archimède

18.10.2017

Les députés ont voté mercredi, en commission des Affaires sociales, l’extension des obligations vaccinales pour les jeunes enfants à partir du 1er janvier 2018, dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale.

La mesure qui entame le début de son parcours législatif devra être revotée dans l’Hémicycle dès la semaine prochaine.

Vif débat

Le sujet a suscité un vif débat en particulier au sein de la majorité. Blandine Brocard (députée LREM du Rhône) a notamment défendu mordicus, en vain, un amendement de suppression. Assurant être « pro-vaccination », elle estime que « le calendrier ne permet pas effectivement de poser un débat serein » alors qu’il y a « une véritable défiance des Français ». Juriste de profession, elle a aussi insisté : « Si on veut favoriser, encourager la vaccination, ce n’est pas en passant par la contrainte », évoquant notamment des études sur « une possibilité de liens entre la vaccination et des pathologies ».

Début octobre, Blandine Brocard avait demandé publiquement un « moratoire » sur la mesure, dans le cadre d’une initiative avec des élus d’autres groupes. Cela lui avait valu un ferme rappel aux règles de prise de parole par le président de groupe Richard Ferrand. Lors du vote en commission, la députée LREM Marie Tamarelle-Verhaeghe, médecin de profession, a rappelé qu’il s’agissait d’un « enjeu majeur de santé publique ».

La réponse d’Olivier Véran

Un deuxième amendement de suppression a été défendu par le communiste Pierre Dharréville, arguant entre autres que la mesure « risque de renforcer la défiance des Français ». Insistant sur le fait qu’il n’était pas « anti-vaccins », il s’est interrogé sur « la maîtrise de la puissance publique sur la distribution des vaccins face aux laboratoires pharmaceutiques ». Il a aussi jugé qu’il n’y avait « pas de réponse satisfaisante sur les adjuvants aluminiques » et qu’il faudrait « poursuivre les recherches ».

La réponse d’Olivier Véran (LREM), neurologue hospitalier, a été grinçante. Tout en rappelant que « le temps de la concertation » avait eu lieu et qu’il s’agissait d’une « mesure de prévention de santé publique », il a lancé : « Donnons-nous plus de temps (...) et comptons les personnes qui tombent des suites de maladies infectieuses ». enjoignant de « sortir du mythe des puissants lobbies qui nous guideraient ».

Olivier Véran est aussi intervenu après les propos de Sébastien Chenu, député FN, qui s’interrogeait sur la réapparition de certaines maladies, notamment dans les banlieues, faisant le lien avec la politique migratoire. Il a accusé ce dernier de vouloir « faire le buzz avec des "fake news" » et d’être à lui tout seul « un vaccin non atténué contre l’extrême droite ».

Source : Lequotidiendumedecin.fr