Politique santé sécu social de l’exécutif

La Tribune - Assurance maladie : 30% des dépenses "pas pertinentes" (Agnès Buzyn)

Octobre 2017, par Info santé sécu social

La ministre de la Santé dresse les pistes d’économies pour réduire le déficit de la Sécurité sociale. Cela passera notamment par des fermetures de lits à l’hôpital.

A la veille de l’examen par l’Assemblée nationale du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS), la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, dresse ses pistes d’économies pour "sauver la Sécurité sociale." Dans un entretien au Journal du Dimanche, elle affirme qu’"il y a une marge de manœuvre énorme sans toucher à l’égalité des chances : 30 % des dépenses de l’assurance-maladie ne sont pas pertinentes." Elle entend aussi éliminer les actes "inutiles" en milieu hospitalier.

"À l’hôpital, nous allons favoriser l’ambulatoire" : "l’objectif est qu’en 2022, sept patients sur dix qui entrent à l’hôpital le matin en sortent le soir, contre cinq aujourd’hui."

"Nous allons fermer les lits qui ne servent à rien ou les réorienter vers de nouveaux besoins. Nous voulons lutter contre les opérations inutiles ou les actes réalisés deux fois. Enfin, les établissements pourraient économiser un milliard d’euros en mutualisant certaines dépenses, comme les achats de médicaments", déclare-t-elle dans cette interview.

Lunettes, tiers payant et harcèlement

Le projet de budget du gouvernement prévoit un déficit de la Sécurité sociale de 2,2 milliards d’euros en 2018, en baisse de 3 milliards d"euros en un an, par des économies concentrées sur la branche maladie.

La ministre de la Santé assure dans cet entretien que la promesse de rembourser à 100% les lunettes sera tenue.

"Mon but est d’aboutir d’ici à un an. Toute la chaîne des acteurs devra contribuer", prévient-elle.

Agnès Buzyn affirme qu’une autre promesse sera tenue, à terme :

"Nous tiendrons l’engagement du Président de la République de rendre le tiers payant généralisable" mais "nous devons poursuivre nos efforts pour en assurer une application effective partout. Nous ne sommes pas prêt techniquement à l’étendre", précise-t-elle.

Interrogée sur les témoignages de femmes victimes de harcèlement sexuel, dans la foulée de l’affaire Weinstein, l’ancien médecin confie au JDD que :

"Comme beaucoup de femmes, j’ai eu affaire à des comportements très déplacés dans mon milieu professionnel. Des chefs de service qui me disaient : Viens t’asseoir sur mes genoux. Des choses invraisemblables... qui faisaient rire tout le monde"

Relevant qu’une "femme qui réagit face à un propos sexiste n’est jamais prise au sérieux", la ministre a dit attendre "que les hommes se rebellent publiquement, à nos côtés".
(avec AFP)