Europe

SolidaritéS - Fribourg (Suisse) : Victoire pour le personnel soignant et le SSP !

Novembre 2018, par Info santé sécu social

En novembre 2017, le Grand Conseil a interdit le droit de grève du personnel soignant, l’empêchant de se défendre contre les privatisations et la baisse des salaires. Le Syndicat des Services Publics (SSP) a fait recours et obtenu gain de cause.

L’interdiction voulue par le Parlement était éminemment politique et coïncidait avec la sortie du personnel de l’Hôpital cantonal (HFR) et du Réseau fribourgeois en santé mentale (RFSM) de la loi sur le personnel (LPers), voulue par deux députés bourgeois (Bapst, PDC et Wueth­rich, PLR). Le but politique de cette manœuvre était d’empêcher les salarié·e·s de se défendre contre les baisses de salaires. Suite à cela, le SSP a recouru au Tribunal fédéral, qui a conclu à l’annulation de l’interdiction générale du droit de grève pour le personnel des soins. Ce droit étant inscrit dans la Constitution suisse et fribourgeoise, l’interdire est anticonstitutionnel.

La grève paie

Le personnel de l’HFR et du RFSM était bien décidé à ne pas se laisser faire : le 1er mai 2018, un millier de salarié·e·s défilaient dans la rue ; trois semaines plus tard, le 22 mai, une journée d’actions et de grève avait été organisée au sein de l’hôpital fribourgeois. Suite à cette mobilisation sans précédent dans un secteur important de la fonction publique fribourgeoise, le Bureau du Grand Conseil avait décidé de repousser le traitement de la motion à la session de novembre. Entre temps, un préavis pour une nouvelle journée d’actions et de grève avait été déposé, démontrant que les salarié·e·s étaient déterminé·e·s à maintenir la pression et à ne rien céder.

Maintien de la LPers et du droit à faire grève
C’était sans compter sur la décision du Tribunal fédéral qui, dans l’intervalle, a confirmé le droit constitutionnel à faire grève : « l’interdiction de grève ne se limite pas aux personnes dont la présence serait absolument indispensable à la préservation de la vie et de la santé des patients ». Le recours auprès du Tribunal fédéral a porté ses fruits : la motion de la sortie de la LPers a été retirée et le droit à la grève ancré dans la législation cantonale. Fribourg était, à ce stade, le seul canton avec une interdiction du droit de grève : quand le service minimum est maintenu dans les prestations de soins, la grève doit être autorisée. Une immense victoire pour l’ensemble de ce secteur et pour toute la fonction publique fribourgeoise ! solidaritéS continuera de soutenir la lutte pour un hôpital public, avec des prestations de qualité pour la population et des salaires et conditions de travail dignes pour les salarié·e·s.

Alberto Silva