Psychiatrie, psychanalyse, santé mentale

Le Nouvelle Republique.fr : Infirmière poignardée à Thouars : "Arrêter les mots et passer aux actes"

Février 2020, par infosecusanté

Le Nouvelle Republique.fr : Infirmière poignardée à Thouars : "Arrêter les mots et passer aux actes"

Publié le 14/02/2020

"Les salariés sont bouleversés, les équipes vivent un calvaire". Entre émotion et froide colère, Alain Fouquet est venu s’exprimer devant les médias au nom des salariés du centre hospitalier Nord Deux-Sèvres (CHNDS), au lendemain du drame qui a coûté la vie à Elodie, infirmière de 30 ans décédée suite à un coup de couteau porté par un jeune patient du centre de psychothérapie de Thouars.

L’absence remarquée d’Agnès Buzyn
Il sortait d’une réunion de plus de deux heures, en présence notamment du délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, Frank Bellivier, durant laquelle une centaine d’agents hospitaliers des unités de psychothérapie du CHNDS étaient réunis.
"On aurait préféré que la ministre Agnès Buzyn se déplace, mais c’est à elle qu’il faut demander pourquoi elle n’a pas jugé bon de venir, a ajouté Alain Fouquet, infirmier en psychiatrie depuis 1983 et élu CGT, syndicat majoritaire au sein de l’établissement. Cela dit, la considération d’un ministre, c’est bien joli mais il faut surtout donner enfin à l’hôpital les moyens de fonctionner correctement."
"Des salaires misérables pour risquer leur vie"
"Dire que ce drame est uniquement dû au manque de moyens serait un raccourci dégueulasse, a-t-il poursuivi, ému aux larmes. Mais ça participe... C’est une effroyable goutte d’eau supplémentaire. C’est vraiment terrible ce qui arrive."
"Nous alertons depuis des années sur le manque de moyens, de personnel, de formation, de médecins : ça ne peut plus durer ! Au service psy du centre hospitalier Nord Deux-Sèvres, quatorze postes sont budgétés mais seulement cinq sont pourvus. Ils touchent des salaires misérables pour risquer leur vie…"
"On ne devrait pas se retrouver avec seulement deux soignants pour gérer quinze à vingt patients. On a alerté le ministère à plusieurs reprises, et à chaque fois il nous renvoie vers l’Agence régionale de santé. C’est facile de laisser les ARS se débrouiller... Madame Buzyn doit arrêter les mots, les grandes annonces, et passer aux actes en donnant réellement à l’hôpital les moyens de fonctionner. Sinon on ne fera que repousser l’échéance de la prochaine catastrophe. On est au bout du bout, ici comme dans les tous les hôpitaux."