Les retraites

Fédération CGT des Organismes sociaux - Transfert de charge

Octobre 2016, par Info santé sécu social

Ces derniers jours, la presse reprend le rapport de l’UNEDIC présenté au Conseil d’Orientation des Retraites (COR) qui pose le fait que les personnes qui reçoivent des allocations chômage entre 60 et 61 ans ont plus que triplé entre 2008 et 2015.

Une nouvelle ? Personne ne s’attendait à cet état de fait lors des différentes réformes des retraites faites pour combler le fameux trou de la Sécurité sociale inventé de toutes pièces par les détracteurs de cette dernière qui restent les mêmes que depuis sa création en 1945 ?

Mécaniquement, sous prétexte de vouloir sauver le système des retraites en retenant le nombre décroissant des cotisants à l’activité, la balance ne se rééquilibre pas, mais les poids se multiplient et participent à un effondrement du système.

Le chômage avance, le maintien dans l’emploi par des incitations financières ne porte pas plus ses fruits que le CICE ne produit d’emplois. La seule différence entre les deux étant que les uns ont déjà travaillé un nombre d’années suffisant à des époques où on ne parlait pas de pénibilité tellement elle était omniprésente.

Le point commun entre les deux, en outre, est l’enrichissement des actionnaires et de certains grands patrons qui osent dire que sans ces réformes c’eût-été pire. Le discours d’origine étant qu’avec 40 milliards de dons, l’objectif de création d’emploi était d’1 million.

Des réformes paradoxales ont été promulguées :
 D’un côté, interdiction des plans de pré-retraite qui permettait de diminuer ou cesser le travail en étant rémunéré par le Pôle Emploi et l’employeur ;
 De l’autre, possibilité de ruptures conventionnelles couplée au recul de l’âge de la retraite qui permet aux entreprises de licencier très facilement les séniors (qui ne sont pas forcément opposés à l’idée d’une retraite avant la retraite) quitte à laisser partir l’expertise, le savoir et le savoir-faire et se retrouver avec une qualité de travail moindre.

Oui, les employeurs sont contents (faire sortir les anciens plus difficilement malléables et avec une mémoire et du travail et de l’entreprise qui permet de ne pas se laisser faire), les salariés usés sont contents sur le coup car l’information est très partielle, mais le premier perdant est le système par répartition.

Est-ce un moyen de diriger le bateau vers le récif retraite à point pour tout le monde où au lieu de cotiser pour les autres on cotise pour soi ? Moins de monde au travail et ceux qui restent sont les plus jeunes et les plus mal payés, en parallèle, la fin des CDI et le partage du travail qui multiplie les CDD et intérim ce qui fait des cotisations plus basses et par intermittence, le reste des émoluments perçus étant des allocations qui ne prennent pas de cotisations.

Alors oui, le système de retraite du régime général est de nouveau excédentaire mais à quel prix !