Environnement et facteurs dégradant la santé

Libération - Des enfants roms empoisonnés au plomb depuis des années dans un bidonville du Val-d’Oise

Septembre 2021, par Info santé sécu social

Enquête

Plusieurs dizaines de mineurs résidant dans le camp de « la butte de Montarcy » souffrent de saturnisme. Des analyses confidentielles de l’ARS, dévoilées par « Libération », témoignent de l’ampleur d’un « scandale sanitaire » connu de l’Etat depuis près de quinze ans.

par Gurvan Kristanadjaja, Aurore Coulaud
publié le 14 septembre 2021

C’est un bidonville comme on en trouve quelques-uns en Ile-de-France. On y accède par une petite route escarpée le long d’un champ de maïs. Au bout du chemin parsemé de chardons et de boutons d’or, des caravanes et des abris construits avec les moyens du bord. A l’entrée du camp, devant leur domicile, Liliana et son mari tiennent leur petite-fille Sofia-Louisa, 1 an et 8 mois, dans leurs bras. Ces Roms se sont installés ici, sur ce terrain vague de Méry-sur-Oise (Val-d’Oise) appelé « la butte de Montarcy », il y a un « bon nombre d’années », après avoir fui la Roumanie. Tous les jours, les grands-parents s’occupent de la petite pendant que ses parents vaquent à leurs occupations. Dans ces familles roms, malgré la pauvreté, les enfants sont rois et la vie s’organise principalement autour d’eux : les bambins se baladent en petits groupes, jouent au foot et courent dans le campement où vivent plus d’une centaine de personnes. Sofia-Louisa n’échappe pas à la règle, elle est choyée et passe de bras en bras. « C’est aussi parce que depuis quelques semaines, on n’ose plus la poser au sol. Elle tombe malade à cause de ça », s’inquiètent tout de même ses grands-parents en pointant du doigt la terre poussiéreuse sur laquelle courent cinq petits.

« Ça », comme ils disent, c’est plus précisément le plomb : le sol en est chargé à des taux élevés. Jusqu’à rendre malade la plupart des jeunes du bidonville. Selon des informations que l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France n’a pas rendues publiques et que Libération révèle en exclusivité, 86 % des 49 enfants roms de la butte testés ont présenté un taux de plomb dans le sang supérieur à 50 μg (microgrammes) par litre de sang au moins une fois lors de deux séries d’analyses sanguines en septembre 2020 et février 2021 – soit 42 d’entre eux. Valeur qui définit réglementairement le saturnisme chez l’enfant de moins de 18 ans, implique une déclaration obligatoire du cas auprès des autorités sanitaires et entraîne le déclenchement d’une enquête environnementale et des mesures de protection. Plus grave, cela fait une quinzaine d’années que les premiers signaux d’alerte ont été lancés.

La petite Sofia-Louisa, grands yeux ronds et joues dodues, détient même un triste record : ses analyses de sang ont révélé un taux de plus de 200 μg /l, très inquiétant pour sa santé. Dans un avis rendu le 1er février 2021, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) observe en cas de saturnisme « des effets cognitifs, sur le comportement, sur l’audition et sur le développement staturo-pondéral chez les enfants de moins de 7 ans ; des effets sur le comportement, sur la maturation sexuelle et sur la fonction rénale chez les enfants de plus de 6 ans et les adolescents ». Chez les adultes, il est question « d’effets sur la pression artérielle et sur la fonction rénale » et « d’hypertension artérielle gravidique et d’effets sur le développement fœtal chez la femme enceinte ». L’autorité précise que « dans toutes les classes d’âge, certains des effets du plomb sur la santé sont sans seuil de dose : autrement dit, ils peuvent être observés même à de faibles niveaux de plombémie ». De quoi susciter l’inquiétude.

« C’est le dernier endroit où je mettrais ma caravane »
Si les enfants de la butte de Montarcy sont contaminés, c’est qu’à partir de 1890 et jusqu’au début des années 2000 pour certains secteurs, d’après l’ARS, les plaines d’Achères, de Carrières-sous-Poissy et de Triel-sur-Seine (Yvelines) ainsi que celles de Méry-sur-Oise et de Pierrelaye (Val-d’Oise) ont fait l’objet d’épandages d’eaux usées brutes parisiennes sur 4 620 hectares, et d’eaux partiellement traitées. Autrement dit, pendant plus d’un siècle, « c’était les égouts parisiens », lance Lila Cherief, juriste au collectif Romeurope.

Des terres maraîchères sur lesquelles on venait aussi déverser les ordures ménagères : piles, jouets, verre… « A l’époque, on pensait que ces eaux grasses et ces déchets étaient riches en matière organique et que ça les fertilisait », rappelle Denis Baize, pédologue (spécialiste des sols) et ex-directeur de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), aujourd’hui à la retraite, qui a notamment étudié la pollution aux métaux lourds de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt, où se trouve la butte de Montarcy.

Le site, qui a aussi subi les effets des industries et des engrais phosphatés de l’agriculture intensive, enregistre de fortes teneurs en cadmium, mercure et zinc, plus difficiles à mesurer dans l’organisme, mais dangereux pour la santé. Le problème, c’est que lorsqu’ils sont tout jeunes, les enfants passent leur temps à jouer dans la poussière et mettent leurs mains ou leurs pieds à la bouche. Le plomb reste un bon indicateur de contamination générale : « S’ils ont ingéré du plomb, ils ont forcément ingéré d’autres métaux lourds », alerte Fabien Squinazi, vice-président de la commission spécialisée sur les risques liés à l’environnement au HCSP. Le danger est d’autant plus important pour les populations dites sensibles, notamment les enfants de moins de 6 ans issus de « populations migrantes souvent installées sur des terrains de moins bonne qualité », signale dans une étude de 2018 Santé publique France (SPF) : « Leur mode de vie les amène à ingérer des quantités de terres et de poussières plus importantes […]. » La pollution généralisée constatée sur cette butte n’a rien d’étonnant, d’après le chercheur Denis Baize : « C’est une zone où n’importe qui faisait n’importe quoi. C’est le dernier endroit où je mettrais ma caravane, encore fallait-il le savoir. »

Onze ans d’attente
Selon nos informations, l’ARS et l’Etat sont au courant de la pollution sur ce site depuis plus d’une dizaine d’années et ont tardé à agir, ce qui aurait pu permettre d’éviter ces contaminations chez les enfants. Sur les anciennes plaines d’épandage, les premières études visant à mieux cerner la pollution et les risques sanitaires associés ont vu le jour après l’alerte des associations locales dans les années 90. Une étude globale est menée en 2007 par l’ARS d’Ile-de-France et le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne, avec l’appui de la Cellule d’intervention en région (Cire) Ile-de-France. Pour évaluer les risques sur la santé, des prélèvements de sol et de légumes produits sur place sont réalisés sur 55 sites, dont des terrains de jardinage, écoles, collèges, parcs… Il faudra attendre onze ans pour que les résultats soient dévoilés, en 2018. Ils mettent pourtant en évidence la présence de plomb à des teneurs élevées dans cette zone des Yvelines et du Val-d’Oise : 156,6 milligrammes par kilo (mg /kg) en moyenne, soit près de trois fois la valeur repère d’Ile-de-France (53,7 mg /kg), établie par l’ARS pour orienter ses investigations en l’absence de valeur réglementaire.

L’agence se défend en arguant qu’« aucun signal sanitaire (cas de saturnisme) en population générale n’a été détecté sur la zone d’étude concernée, avec le système national de surveillance ». Elle n’a cependant effectué aucun dépistage sanguin dans la zone, préférant se retrancher derrière le HCSP qui « recommande de conduire un dépistage systématique du saturnisme infantile lorsque le seuil de 300 mg /kg de plomb dans les sols est dépassé ».

Les familles roms s’étonnent, elles, de n’avoir été informées qu’en 2019, bien des années après la première étude, de l’historique du site et de la présence de métaux lourds sur leur lieu de vie. Certaines habitent pourtant ici depuis près de vingt ans. Cette année-là, Anne-Marie Dandres, une ancienne pédiatre bénévole rattachée à Médecins du monde, est la première à s’inquiéter de la santé des enfants qui courent dans la poussière. « Je suis allée sur le camp et je me suis renseignée sur l’histoire du terrain, explique-t-elle à Libération. J’ai été étonnée de découvrir que c’était une ancienne plaine des eaux usées, j’ai tout de suite pensé au saturnisme. J’ai demandé si un dépistage avait été réalisé par l’ARS, on m’a répondu que non. » Elle se rapproche alors de la Protection maternelle infantile (PMI) et organise un premier dépistage sanguin auprès des plus petits : ils révèlent tous ou presque un taux supérieur à 50 μg /l, seuil d’intervention réglementaire.

« On les a vus débarquer en tenue de cosmonaute »
« Avant les analyses de sang, on ne savait pas qu’il y avait des risques si importants que nos enfants soient malades, sinon on ne serait pas restés ici », assure Floren Guta, qui a rejoint sa famille il y a plus d’un an et demi dans le bidonville. Sa fille de 1 an et 4 mois présente un taux de 63 μg /l. Le père de 24 ans, désemparé, pointe le crâne de son enfant : « Ça va lui remonter à la tête. » Lui et les autres familles affirment qu’elles ont été sciemment négligées par l’Etat. « Parmi les différents services publics, tout le monde savait depuis longtemps, mais il n’y a pas grand-chose de fait. Ça se passerait dans un quartier du IIIe arrondissement de Paris, il y aurait déjà eu des mesures prises », appuie un membre d’une association qui souhaite rester anonyme et pointe du doigt « le racisme et le mépris institutionnels » dont seraient victimes ces populations.

En 2019, plusieurs de ces cas de saturnisme décelés par Anne-Marie Dandres et la PMI sur la butte de Montarcy sont déclarés à l’ARS. L’agence de santé est alors contrainte d’effectuer des mesures au plomb dans les sols de cette même zone. Ils ont lieu seulement l’année suivante. « Les résultats fournis en février 2020 montrent que, sur les zones de fréquentation du camp, les sols sont contaminés avec des valeurs comprises entre 420 et 1 480 mg /kg », explique-t-elle. Une pollution qui s’avère donc bien plus élevée que la teneur moyenne globale des anciennes plaines d’épandage. Sous pression, l’agence de santé finit par se rendre sur place en 2020 et 2021 pour les deux fameuses séries d’analyses de septembre et février chez les enfants, qui ont révélé 42 cas de saturnisme. Au cours de ces prélèvements, une image marque les habitants : « On les a vus débarquer en tenue de cosmonaute sur le camp, avec de grandes combinaisons blanches », expliquent-ils. Preuve, selon eux, que les autorités connaissent le danger. Sollicitées, la région Ile-de-France, Santé publique France et la préfecture du Val-d’Oise, n’ont pas répondu.

Tous ces éléments interrogent d’autant plus qu’il y a déjà eu des précédents : en 2017, 12 cas de saturnisme avaient été décelés à une quinzaine de kilomètres plus au sud parmi des enfants roms qui séjournaient à Triel-sur-Seine et à Carrières-sous-Poissy, d’autres communes yvelinoises ayant servi à l’épandage des eaux usées. « Une petite fille était née avec une malformation cardiaque, ce qui a justifié des analyses plus poussées et on a découvert qu’elle avait beaucoup de plomb dans le sang », explique Anne Laforgue, une ancienne bénévole sur ce camp. « On a donc fait venir un médecin de la PMI, découvert les cas de saturnisme et fait des signalements à l’ARS. A la suite de cela, il n’y avait pas eu de dépistage, mais une expulsion, c’était plus rapide pour eux », ironise une autre ancienne bénévole de l’association Rom Yvelines. Quatre années plus tard, la situation se reproduit sans que rien n’ait vraiment changé.

« Scandale sanitaire »
D’après des associations et élus locaux, la gestion des services de l’Etat sur le site relève du « scandale sanitaire » dont les autorités ne souhaitent pas assumer la responsabilité. Malgré les forts taux de pollution et les nombreux cas de saturnisme, seules des mesures incomplètes ont été prises.

Pour les enfants de moins de 6 ans atteints et ayant une plombémie entre 50 et 249 µg /l, ce qui est le cas de ceux de la butte de Montarcy, le HSCP émet par exemple plusieurs recommandations : le lancement d’une « enquête environnementale et la suppression des sources d’exposition au plomb ». Mais aussi, après la première plombémie, le « contrôle à 3 mois puis tous les trois à six mois » de la teneur de plomb dans le sang. Ou encore la « recherche, prise en charge et prévention des troubles cognitifs, de l’attention et du développement staturo-pondéral ». L’ARS confirme à Libération que deux enquêtes environnementales ont bien eu lieu sur le camp en 2019 et 2020 (des prélèvements de sols et poussières dans les logements), qu’un suivi médical est assuré actuellement par des médecins traitants et des médecins de la PMI, mais aussi qu’une demande de relogement des familles des enfants atteints de saturnisme a été faite auprès de la préfecture du Val-d’Oise. L’ARS évoque aussi une sensibilisation à « des mesures d’hygiène dans le temps ». D’après nos différents interlocuteurs dans ce dossier, le suivi médical varie pourtant en fonction des familles. Il serait même inexistant dans certains cas.

Par ailleurs, selon les informations que nous avons pu obtenir, lors de sa visite sur le site en 2020 et 2021, l’ARS a refusé de faire ou même de prescrire des plombémies aux femmes enceintes, pourtant directement concernées par le risque. C’est pourtant ce que recommande le HSCP. Idem pour les femmes envisageant une grossesse dans les six mois. « Nos documents sont faits pour les ARS, pointe Fabien Squinazi du HCSP. Lorsqu’on publie une étude ou un guide officiel, généralement on l’utilise et on le met en œuvre car il est commandé puis validé par la direction générale de la santé (DGS). »

« Qu’ils viennent voir ici pour comprendre »
Dans les réponses que l’agence a adressées à Libération, celle-ci pointe du doigt le mode de vie des Roms comme étant responsable de ces contaminations. Selon eux, le site est caractérisé par « des activités de ferraillage, recyclage de piles usagées, batteries de voiture et un habitat précaire, qui constituent d’autres sources potentielles de contamination par le plomb ». Nous avons pu constater que quelques carcasses de voitures désossées se trouvaient bien sur le bidonville. Mais pas ou très peu de piles ou de batteries. « La présence irrégulière des familles dans le camp […] et le fait qu’elles ne soient pas obligées d’honorer les rendez-vous médicaux complexifient le suivi médical et la réalisation des plombémies de contrôle systématique », poursuit l’ARS.

« Qu’ils viennent voir ici comment on vit pour comprendre. On n’a pas la douche, on n’a rien ! On fait la douche dans des bassines ! Quand je vais chez des amis en ville, je les paye pour prendre une douche, 5 euros. C’est ça notre vie, à nous, les Roms », répond Marinella, une grand-mère entourée de ses enfants devant sa caravane. « Je dois marcher sept kilomètres pour aller chez le médecin et j’ai personne pour me conduire », affirme de son côté une autre mère de famille. Pour justifier l’absence de solution de relogement pour toutes les familles, l’ARS évoque aussi la saturation des solutions d’hébergement dans le département et un bidonville aux effectifs fluctuants.

Malgré les nombreux cas avérés, la plupart des familles touchées au sein du camp de Montarcy n’ont pas quitté le terrain. Le saturnisme est une maladie silencieuse, sans symptôme. Les familles, mal informées, refusent souvent de quitter ces lieux auxquels elles sont attachées et où elles ont leurs habitudes. « Il faut prendre en compte les problématiques autres que la santé. C’est important de protéger la vie familiale », estime Fabien Squinazi. Après les prélèvements de septembre 2020 et de février 2021, des solutions d’hébergement en hôtel ont été proposées par la préfecture aux familles touchées, sur demande de l’ARS. « Mais les hôtels n’ont pas de cuisine », regrette la mère de Sofia-Louisa, la petite contaminée. La plupart passent encore la journée au sein du bidonville avec les enfants et dorment le soir à l’hôtel. « Sur quatre familles hébergées dans des hôtels proches, deux au moins continuent de venir quotidiennement dans le campement, avec leurs enfants pour se livrer à des activités illicites de ferraillage », rétorque l’ARS.

« Est-ce qu’on va attraper une leucémie ? »
Certains enfants ont été testés avant et après leur mise à l’abri à l’hôtel, avec des résultats encourageants : à chaque fois, le niveau de plomb dans le sang a considérablement diminué – même si les séquelles sur la santé sont irréversibles. Pour autant, certains parents refusent toujours de partir. « Il n’y a pas de solution simple. L’hôtel, c’est toujours compliqué parce qu’ils se retrouvent isolés », explique-t-on au sein du collectif Romeurope. « Il faut voir aussi l’état des hôtels dans lesquels ils sont logés », avance un associatif qui souhaite rester anonyme. Un village d’insertion composé de 25 chalets avec eau potable destiné aux familles a également été un temps évoqué. Sans suite. Sur l’ensemble du camp, seule une famille a pu être relogée dans un logement social.

Face à ces enjeux de santé publique, Fabien Squinazi martèle : « Il faut aller vers ces familles, leur expliquer les gestes d’hygiène et de prévention. » Comme se laver fréquemment les mains, notamment avant les repas et après avoir touché les sols, nettoyer régulièrement, avec une serpillière humide, les sols intérieurs, nettoyer et éplucher les fruits et légumes cultivés dans les jardins… Une réunion d’information a été organisée par l’ARS le 18 mai 2021. Mais « elle a été faite en trente minutes par un stagiaire de l’agence et en même temps que celle pour les gestes barrières et le Covid. Le message est forcément brouillé », regrette-t-on au collectif Romeurope.

Encore aujourd’hui, certains habitants ne sont pas sûrs de comprendre les risques qu’ils encourent à rester vivre sur la butte de Montarcy. Sous un abri construit avec des morceaux de bois récupérés, une famille sort plusieurs documents médicaux, puis s’inquiète : « Est-ce qu’on va attraper une leucémie ? » nous interroge la mère, qui a pourtant assisté à la réunion du 18 mai. Sur le terrain, les associations s’efforcent de faire passer le message toutes les semaines, mais il ne semble pas toujours prioritaire : en cette rentrée beaucoup d’enfants n’ont pas pu s’inscrire à l’école, certaines familles trouvent difficilement de quoi se nourrir…

Des familles qui devront bientôt faire face à un autre problème : leur expulsion du site. En effet, il est question de remplacer les maisonnettes de bric et de broc par une forêt de plus d’un million d’arbres dans le cadre d’un projet du Grand Paris. Sur le site de Montarcy, l’ARS confirme que les plantations ont déjà commencé et que les familles présentes devront quitter les lieux. Dans le coin, il n’y aura bientôt plus de traces de leur passage. Mais les enfants, eux, risquent d’en garder des séquelles à vie.