L’hôpital

JIM - Bloc opératoire : le crash du 1er juillet se profile

Avril 2019, par Info santé sécu social

Paris, le vendredi 26 avril 2019

Le 29 janvier 2015, un décret relatif aux actes infirmiers relevant de la compétence exclusive des infirmiers de bloc opératoire (IBODE) est entré en vigueur. Parmi ces actes, l’alinéa 1b concerne le fait d’ « apporter une aide à l’exposition, à l’hémostase et à l’aspiration », au sein des blocs opératoires. Afin de ménager une transition jusqu’à la formation d’un nombre suffisant d’IBODE pour assurer les actes relevant de leur compétence exclusive, une dérogation avait été mise en place s’appliquant jusqu’à la fin 2017 mais qui a été prolongée pour 18 mois (jusqu’en juillet 2019) les objectifs de formation n’ayant pas été atteints.

Or, en début d’année, plusieurs syndicats d’IBODE et de chirurgiens ont alerté sur les difficultés d’application de ce décret et ont mis en garde contre le risque d’une « paralysie de l’activité chirurgicale en France », faute d’IBODE en nombre suffisant.

Les chirurgiens font bloc
Hier, en conférence de presse, l’Union des chirurgiens de France (UCDF) et le syndicat le BLOC ont tiré « une dernière fois la sonnette d’alarme sur la crise sanitaire qui se profile d’ici au 1er juillet 2019 concernant l’accès aux soins chirurgicaux en France ».

Les deux organisations fustigent des autorités sanitaires incapables de prendre d’urgence les mesures qui s’imposent pour permettre la « validation massive des actes exclusifs pour les infirmiers diplômés d’Etat (IDE) ». Ainsi, elles avancent la nécessité de « garantir un financement pérenne de formation et de revalorisation de la rémunération des IBODE » et de « mettre en place une formation en alternance diplômant IBODE étalée sur 4 à 5 ans, adaptée aux capacités financières et humaines des employeurs et du personnel soignant ».

Impossible de faire fonctionner les blocs à partir du 1er juillet
L’UCDF et le BLOC préviennent que les chirurgiens « étant pleinement responsables de l’ensemble du personnel et des actes réalisés au cours d’une intervention chirurgicale, il leur sera impossible de faire fonctionner les blocs opératoires à compter de cette date ».

Reste qu’une réunion de la dernière chance doit être organisée par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) avec les représentants de la profession durant laquelle devraient être évoquées des « mesures transitoires » qui doivent permettre aux IDE de valider en urgence les trois compétences exclusives qui posent problème.

Mais cet aménagement de dernière minute risque de décourager les vocations de futurs IBODE s’inquiètent déjà leurs syndicats.

La quadrature du cercle.

F.H.