L’hôpital

L’Humanité - Douai L’austérité ne connaît pas de pause

Avril 2020, par Info santé sécu social

Le Collectif inter-hopitaux (CIH) de la ville du Nord n’en revient toujours pas. Alors que la pandémie connaît une relative accalmie, ils ont découvert que la direction du centre hospitalier de Douai était plus que jamais en contact avec le cabinet de stratégie Adopale, pour lui fournir des rapports d’activité afin de poursuivre l’élaboration du futur contrat de retour à l’équilibre financier (Cref).

Pour les équipes sur le pont 24 heures sur 24, la poursuite de la cure d’austérité est un choc. « Il y a de quoi être surpris,observe un membre du collectif,c’est à l’opposé de ce qu’a déclaré Emmanuel Macron, qui a dit que l’aspect financier n’était pas la préoccupation du moment. Alors qu’on vante l’esprit de solidarité à l’hôpital, ça nous paraît déplacé. »

Dans sa version la plus noire, le premier rapport d’Adopale préconisait jusqu’à 100 suppressions de lits pour cette structure qui compte 12 millions de dettes cumulées. Aujourd’hui, c’est la piste des suppressions de postes qui semble privilégiée… Alors que cette histoire fait écho au zèle du directeur de l’agence régionale de santé Grand-Est dans le maintien des restructurations à l’hôpital de Nancy, la secrétaire de la CGT du CH de Douai, Karine Classe, prévient : « S’ils continuent sur cette lancée, ça va être très chaud, sachant qu’ils n’ont jamais reparlé de cela dans les instances représentatives du personnel et qu’en plus, la direction essaie de nous supprimer des congés et de nous imposer de ne prendre que huit jours de vacances cet été. »

De son côté, le député PCF du Nord, Alain Bruneel, a tiré la sonnette d’alarme en adressant un courrier à l’agence régionale de santé et interpellé le ministre de la Santé, pour l’heure sans réponse. L’élu communiste n’y va pas par quatre chemins : « C’est un état d’esprit scandaleux. Nous exigeons l’annulation de ce plan et l’embauche de personnels pour aider ceux qui ont suspendu leur mouvement de grève, entamé il y a un an, pour affronter cette crise sanitaire. Ils se donnent à fond, de la femme de ménage au chirurgien, et on veut leur imposer la même austérité qu’avant  ! Il faut aussi rouvrir des lits, c’est tout ce qui manque dans cettepériode. Nous demandons un projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif et l’abrogation de la loi“Ma santé 2022”. Il faut que le“jour d’après” prôné par le gouvernement soit imprégné du vécu d’aujourd’hui. »

Cécile Rousseau