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Le quotidien du médecin : Assistants médicaux, CPTS : malgré leurs critiques, la CSMF et le SML disent banco, signature officielle jeudi prochain !

Juin 2019, par infosecusanté

Le quotidien du médecin : Assistants médicaux, CPTS : malgré leurs critiques, la CSMF et le SML disent banco, signature officielle jeudi prochain !

Cyrille Dupuis, Loan Tranthimy

| 17.06.2019

Deux semaines après MG France, les cadres de la CSMF et du SML, réunis en assemblée générale respectivement samedi et dimanche, ont à leur tour donné à une très large majorité (entre 74 % et 94 %) mandat à leurs présidents pour parapher les deux textes conventionnels soumis à leur approbation.

Le premier accord (avenant 7) porte sur les conditions de recrutement des futurs assistants médicaux alors que le second fixe les modalités de déploiement et de financement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS, à la faveur d’un accord conventionnel interprofessionnel ou ACI).

Du côté de la CSMF, « les échanges ont été intenses même si le vote a été majoritaire en faveur de la signature des textes », confie ce lundi le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la centrale polycatégorielle. De fait, les cadres confédérés ont voté à 76 % pour la mise en place des assistants médicaux et à 82 % pour le développement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Sur les assistants médicaux, le néphrologue de Cabestany reconnaît que « ce n’est pas l’avenant du siècle mais une aide à l’embauche, un pied à l’étrier que chaque médecin doit apprécier pour voir si cela vaut le coup ou pas ». Concernant les CPTS, « la territorialité est une responsabilité collective, c’est une notion que nous portons depuis longtemps », ajoute le Dr Ortiz.

Stupéfiante complexité
Malgré de vives critiques, le SML a lui aussi donné son feu vert de façon écrasante : 94 % des voix en faveur des assistants, 74 % pour les CPTS.

Pourtant, l’AG du syndicat a « de façon unanime » épinglé le « caractère technocratique de ces deux mesures et l’excès de contraintes qui nuisent à leur lisibilité et ainsi à leur attractivité ». S’agissant des assistants, le SML condamne aussi bien la dégressivité de leur financement, l’instauration d’« objectifs de productivité » et la décision de subordonner le forfait structure à compter de 2022 à l’adhésion à une démarche de coordination… Quant aux CPTS, c’est pire encore : le SML juge « stupéfiante la complexité bureaucratique qu’implique la mise en œuvre de ces structures ».

Pour justifier son double paraphe conventionnel, le SML invoque la nécessité de « prendre ses responsabilités » alors que le système de santé est à ses yeux dans une situation critique « dégradant l’accès aux soins et les conditions d’exercice ». Le syndicat fait valoir qu’il a défendu de longue date le principe des assistants médicaux pour épauler chaque praticien libéral et le décharger d’une partie de l’administratif. « Bien que le texte proposé soit imparfait, le SML continue de soutenir l’idée », argumente le syndicat, soulignant que le dispositif devra être revu et simplifié.
Même pragmatisme vigilant au sujet des CPTS, dont le SML surveillera la mise en œuvre… tout en promettant déjà de proposer un « modèle libéral » plus agile. Sur le fond, le SML juge qu’une augmentation de la valeur des actes aurait été la meilleure solution, « plutôt que des usines à gaz subventionnées ».
Bonne nouvelle pour Buzyn

En dépit des réserves et critiques syndicales exprimées, les signatures conventionnelles de la CSMF et du SML sont une très bonne nouvelle pour la CNAM et pour Agnès Buzyn – ces accords ouvrant la voie au déploiement progressif des assistants médicaux d’une part (Emmanuel Macron en espère au moins 4 000 d’ici à 2022) et à la réforme territoriale des soins primaires autour des CPTS d’autre part (objectif un millier de groupements libéraux en fin de quinquennat).
La signature officielle des deux textes conventionnels est prévue jeudi prochain, 20 juin, à 11H30.

La FMF et Le BLOC réservés sur leur signature
Depuis le 14 juin, la FMF invite ses adhérents à voter sur son site. Le dépouillement doit intervenir ce mardi soir et la publication des résultats le 19 juin au matin. « C’est très discuté sur notre forum. Je pense que les deux textes vont être repoussés », déclare au « Quotidien » le Dr Jean-Paul Hamon, président du syndicat.
Quant au BLOC, une assemblée générale est prévue samedi 22 juin. « La tendance est très partagée. Les dispositifs sont très complexes et pas opérationnels immédiatement. Ce n’est pas la création des CPTS qui va désengorger les urgences », confie le Dr Philippe Cuq, co-président du BLOC et président de l’UCDF (Union des chirurgiens de France).