Les professionnels de santé

Paris Normandie : Au Havre, hôpitaux et cliniques cherchent désespérément infirmiers et infirmières

Février 2019, par infosecusanté

Au Havre, hôpitaux et cliniques cherchent désespérément infirmiers et infirmières
Santé. Les hôpitaux et cliniques du Havre multiplient les recherches de candidats pour des postes d’infirmiers. Le métier est en rééquilibrage.

Louise BOUTARD

Publié le 20/02/2019

Les hôpitaux havrais cherchent du personnel infirmier (photo d’illustration)
Depuis une dizaine de jours, de nombreuses annonces pour recruter des infirmières et infirmiers fleurissent sur les réseaux sociaux. Au Havre, elles proviennent de différents établissements concernés par un manque de personnel infirmier et d’aides-soignants dans une moindre mesure.

Au GHH (groupe hospitalier du Havre), les réseaux sociaux sont considérés comme de puissants outils pour recruter, et surtout pour recruter rapidement. D’où la multiplication des annonces sur ces supports pour trouver deux titulaires suite à des départs en retraite, en plus de plusieurs contrats courts. « Cela va très vite dans ce milieu, le temps qu’une annonce paraisse, nous avons déjà davantage de besoins, d’où le manque de précision des annonces », explique Chloé Pescquet, assistante ressources humaines à l’hôpital privé de l’Estuaire. Le complexe hospitalier Ramsay Générale de Santé recherche cinq à six postes permanents, en plus des remplacements de courte durée.

Moins d’étudiants
Avec les vacances scolaires, les grippes et autres arrêts maladie prolongés, ou encore la multiplication des congés maternité dans une profession majoritairement féminine, cette demande accrue ne serait qu’un « mauvais concours de circonstances » pour les professionnels du groupe hospitalier. Problème : chaque poste manquant accroît la fatigue des personnes présentes, créant un cercle vicieux sur l’ensemble des secteurs de l’hôpital.

« Un autre problème est la baisse du nombre d’élèves sortis d’école récemment, ajoute Chloé Pesquet. On cherche des infirmiers en permanence, mais depuis décembre, nous n’avons reçu presque aucune candidature. »
Depuis la fusion des Régions en une Normandie unique, les écoles d’infirmiers ont vu plusieurs changements. C’est le cas de l’Institut des Formations Paramédicales (IFP) Mary-Thieullent au Havre.

Il y a quelques années, les élèves sortant de formation, trop nombreux, se retrouvaient sans emploi. Un rééquilibrage des quotas a donc été demandé au niveau national. « Sur les dix-sept écoles normandes, nous avions 1 520 élèves. On en compte désormais 200 de moins », estime Catherine Marillonet, directrice de l’IFP havrais.

Dans son établissement, les effectifs ont baissé de 170 élèves à 156. Un chiffre qui devrait se stabiliser en 2019 et pour les prochaines promotions.
Dans le même temps, les dates de sortie d’études ont évolué. Habituellement, la majorité des élèves étaient diplômés en septembre, et une soixantaine en février « afin de fluidifier l’entrée sur le marché du travail », explique Catherine Marillonet. Désormais, tous les étudiants de l’école havraise seront diplômés à l’été, alors qu’à Fécamp, les sorties se feront intégralement en février. Cette nuance peut nécessiter un temps d’ajustement, les étudiants fécampois ne cherchant pas nécessairement un emploi au Havre. « Sans oublier que 10 % de nos étudiants viennent d’autres régions et retournent chez eux en fin de cursus », ajoute la directrice.

Un métier en évolution
Les élèves sortant d’école étaient habituellement recrutés en nombre en février, prêts à démarrer leur carrière par des contrats courts pour une première expérience professionnelle. « Les hôpitaux ont des problèmes budgétaires et ne peuvent plus se permettre d’embaucher en sureffectif comme auparavant. Ils visent au plus juste », constate Catherine Marillonet. En découle une perte d’attractivité pour la profession dont les salaires et les conditions de travail ne font pas rêver. Cette évolution se traduit dans le nombre de candidats au concours. « Nous sommes passés d’environ 600 à 400 inscrits en quelques années », témoigne Catherine Marillonet. Pour autant, la directrice n’y voit rien d’alarmant. Cette tension est simplement la preuve d’une période de transition.

Quant au manque d’effectif actuel, il faudra attendre les élèves diplômés le 15 mars prochain pour voir une nouvelle vague d’embauches.