Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Libération - Efficacité vaccinale Covid-19 : la HAS favorable à un second rappel pour les plus de 65 ans à risque

Mars 2022, par Info santé sécu social

La Haute autorité de Santé se prononce pour une quatrième dose pour les plus de 65 ans à risque, quand le gouvernement ne l’a ouverte qu’aux plus de 80 ans, sans attendre son avis.

par Olivier Monod
publié le 18 mars 2022

Etendre encore la vaccination pour limiter la mortalité de la vague de Covid-19 qui a commencé. La Haute autorité de Santé (HAS) recommande de proposer le deuxième rappel vaccinal - donc la quatrième dose - aux personnes de 65 ans à risque de forme grave du Covid-19 et « qui le souhaitent ». Cette recommandation est incluse dans l’un des avis sur la vaccination, les traitements et la prise en charge de la Covid-19 publiés ce vendredi.

Pour fonder son avis la HAS se base sur l’analyse de plusieurs données épidémiologies françaises et internationales. « Au 10 mars 2022, les plus de 60 ans représentaient ainsi 80 % des patients hospitalisés avec Covid-19 », en France. Aujourd’hui, le pays compte 20 600 personnes hospitalisées avec Covid-19.

Par ailleurs, la protection conférée par la troisième dose tend à diminuer après 3 mois chez les plus de 60 ans, selon les données « provenant des Etats-Unis et du Royaume-Uni ». Mais, la bonne nouvelle vient d’Israël. Dans ce pays, qui a déjà lancé une campagne de quatrième dose, le deuxième rappel « divise par 2 le taux d’infections confirmées et par 4 le taux de formes graves de la maladie », et « les données de tolérance sont rassurantes ». Le Covid n’a pas disparu et les pays prennent leurs dispositions pour faire face à cette pandémie qui s’installe dans la durée.

Divergences avec le gouvernement
Sans attendre l’avis de la HAS, le gouvernement a décidé d’ouvrir la quatrième dose aux plus de 80 ans depuis le 13 mars. 150 000 Français ont reçu une quatrième dose à date. Mais les 80 ans et plus sont seulement 73 % à avoir reçu leur troisième dose de rappel. Une couverture vaccinale « insuffisante » pour la HAS.

Autre divergence entre l’exécutif et l’agence sanitaire, le délai entre les deux rappels. Le gouvernement l’a fixé à trois mois, quand la HAS conseille de le porter à six mois « pour ne pas diminuer l’adhésion de la population à la vaccination par des rappels trop fréquents ».

Dans son avis du 18 février, le conseil d’orientation de la stratégie vaccinale rappelait que L’Allemagne recommande une dose de rappel additionnelle pour les personnes de plus de 70 ans, les personnes sévèrement immunodéprimées et les résidents de maisons de retraite, et le personnel médical. En Suède, la quatrième dose est recommandée pour les personnes âgées de plus de 80 ans et les résidents de maisons de retraite ou personnes bénéficiant de soins à domicile.

L’acceptabilité en question
La campagne de vaccination en France va peut-être s’accélérer avec la reprise épidémique. « Le taux d’incidence, qui était toujours à un niveau très élevé, est reparti à la hausse (+25 %). Le R-effectif, supérieur à 1 (1,11), confirme l’accélération de la circulation du SARS-CoV-2 sur le territoire », rappelle Santé publique France dans son point épidémiologique hebdomadaire du 17 mars.

Pour le moment, la HAS « considère qu’il n’est pas pertinent de recommander actuellement l’administration d’une seconde dose de rappel en population générale ». Mais « une réflexion approfondie est en cours », explique-t-elle. Pour peaufiner la future stratégie vaccinale, la HAS étudie prend en compte « l’arrivée prochaine de nouveaux vaccins et de vaccins adaptés aux différents variants circulants, les enjeux d’acceptabilité par la population ainsi que l’ensemble des données immunologiques et cliniques disponibles ».