Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Libération - Encore ! Covid : tiens, voilà la neuvième vague

Novembre 2022, par Info santé sécu social

Malgré la faiblesse des indicateurs disponibles, l’épidémie de Covid-19 semble bien repartir à la hausse. Une neuvième vague sans plan de prévention pour l’endiguer.

par Olivier Monod
publié le 18 novembre 2022

Y aura-t-il du Covid pour Noël ? A priori oui. Les indicateurs épidémiques sont complètement détraqués mais les indicateurs hospitaliers ne mentent pas. Depuis quelques jours, les admissions sont en hausse. Ce n’est pas vraiment une surprise. Dans son premier avis, fin octobre, le nouveau conseil scientifique restait prudent sur la fin de la huitième vague en raison d’une « croissance rapide du variant BQ.1.1 sur le territoire national », précise-t-il aussitôt. Cette nouvelle vague concernerait l’Europe de l’Ouest selon l’épidémiologiste suisse Antoine Flahault.

Habituellement, une reprise épidémique est d’abord visible grâce à la hausse du nombre de cas. Mais la baisse du nombre global de tests et la grève des biologistes médicaux qui ne remontent plus leurs résultats au ministère font que cet indicateur ne veut plus rien dire. Les biologistes libéraux protestent contre le budget de la Sécurité sociale, qui prévoit 250 millions d’euros d’économies sur plusieurs années pour le secteur.

Pour avoir une photo lisible de l’épidémie, il aurait fallu mettre en place des tests sur un « échantillon de population de plus petite taille mais conçus aléatoirement, comme le font les Britanniques », nous rappelait l’épidémiologiste Mircea Sofonea. Cela n’a jamais été fait, donc nous naviguons à vue.

De fait, dans son point épidémiologique du jour, qui porte sur la semaine précédente, Santé publique France communique sur une « moindre diminution du taux d’incidence et une baisse moins marquée des nouvelles hospitalisations ». Signe que l’on approchait d’un creux épidémique la semaine dernière.

Ni vaccins, ni masques, ni aération

Cette reprise de la circulation virale s’explique par plusieurs éléments. L’abandon maintenant quasi complet des gestes barrières, mais aussi la présence d’un nouveau variant, appelé BQ.1.1. Ce dernier représentait 32 % des séquences interprétables la semaine du 24 octobre contre 25 % la semaine précédente.

Dernier point, l’échec de la campagne vaccinale de cet automne dans le pays. « Les couvertures vaccinales évoluent peu, avec 41,0 % des 60-79 ans et 53,5 % des 80 ans et plus parmi les personnes éligibles ayant reçu un deuxième rappel », note Santé publique France qui appelle à un renforcement de la vaccination. On ajoutera une petite ligne sur le port du masque et l’importance de l’aération des lieux clos.

Cette vague vient s’ajouter aux épidémies hivernales déjà très fortes, notamment en pédiatrie, des services particulièrement au bord de la rupture.