Politique santé sécu social de l’exécutif

Lequotidiendumedecin.fr : Revalorisation des gardes, hausse du tarif de nuit… Borne soigne ses mesures santé à l’hôpital

Août 2023, par infosecusanté

Lequotidiendumedecin.fr : Revalorisation des gardes, hausse du tarif de nuit… Borne soigne ses mesures santé à l’hôpital

PAR LÉO JUANOLE -

PUBLIÉ LE 31/08/2023

Au CHU de Rouen (Seine-Maritime) ce jeudi 31 août, Élisabeth Borne avait de bonnes nouvelles à annoncer aux soignants des établissements, aux côtés des ministres Aurélien Rousseau (Santé) et Agnès Firmin Le Bodo (Organisation territoriale et des Professions de santé).

Comme il s’y était engagé, le gouvernement a décidé de valoriser les sujétions (travail de nuit, week-end et jours fériés) des professionnels de santé en établissement. Ce déplacement sur la santé était à cet égard « un choix volontaire de la part de la Première ministre, au regard de la place qu’elle accorde aux soignants et à l’accès aux soins », explique-t-on dans son entourage.

Le bonus de 50 % des gardes acquis (et élargi)

Comme l’avait annoncé Aurélien Rousseau, la mesure jusque-là transitoire de revalorisation de 50 % des gardes des médecins – issue du plan Braun de juillet 2022 et reconduite depuis – sera cette fois « pérennisée » et élargie au privé : cette hausse des gardes entrera dans le droit commun en janvier, pour les praticiens exerçant dans le public comme dans le privé lucratif. Concrètement, précise Matignon, « un praticien en milieu de carrière effectuant quatre gardes par mois touchera 560 euros d’augmentation par mois, soit 6 700 euros par an ». Et tandis que plusieurs syndicats s’en inquiétaient, « il n’y aura pas de d’interruption de ces mesures : le dispositif actuel sera prolongé jusqu’à la fin de l’année », rassure-t-on chez la Première ministre.

La rémunération des astreintes des praticiens hospitaliers sera revue. Le gouvernement projette de réaliser un paiement unique, avec un alignement du public sur le privé (convergence par le haut), de manière à encourager tous les médecins à y participer.

Plus d’un milliard de revalos au total

Autre mesure importante : le travail de nuit sera payé « 25 % de plus que le travail de jour » pour les non médicaux (infirmiers et aides-soignants). « C’est une rénovation du mode de rémunération du travail de nuit », insiste-t-on à Matignon, et ce dès janvier prochain, date d’application du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2024). Avant, précise-t-on à Matignon, chaque heure travaillée la nuit était valorisée d’un euro. Avec la mesure transitoire dite « Braun », la valorisation était de deux euros. Avec cette nouvelle mesure du PLFSS 2024, ce sera +25 % de son tarif horaire jour, « ce qui permet de tenir compte des différentes rémunérations liées à l’ancienneté », glisse-t-on. Concrètement, un infirmier en milieu de carrière qui effectuerait une douzaine de nuits sera valorisé à hauteur de 300 euros brut mensuels ; un débutant 235 euros et un agent expérimenté 495 euros.

Dans la même veine, pour le travail du dimanche et les jours fériés des paramédicaux, l’indemnité actuelle sera majorée de 20 % (soit une indemnité portée à 60 euros, précise la FHF).

In fine, c’est un « choc d’attractivité » défend Matignon, qui se félicite d’une enveloppe globale de plus d’un milliard d’euros en année pleine, qui sera budgétée par le PLFSS.

Cystites, angines : montée en puissance des officinaux

La Première ministre devait rencontrer, pendant sa visite à Rouen, des acteurs de terrain, notamment dans la pharmacie des Halles. Occasion pour elle de défendre le bilan santé du gouvernement… et de faire une autre annonce.

Les pharmaciens pourront délivrer directement des antibiotiques contre la cystite et l’angine, si cela est nécessaire, après réalisation d’un TROD, mais sans passer par la case médecin, a affirmé Élisabeth Borne. La mesure sera inscrite dans le PLFSS 2024. Jusque-là, cette autorisation était conditionnée à leur appartenance à une structure d’exercice coordonné, à savoir une maison de santé (MSP), un centre de santé (CDS), une équipe de soins primaires (ESP) ou une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Un cadre jugé trop restrictif par les syndicats de pharmaciens.

De leur côté, les infirmiers pourraient se voir reconnaître de nouvelles compétences avec une nouvelle liste d’actes qu’ils peuvent réaliser.

Enfin, la Première ministre soutiendra les initiatives issues du CNR Santé et souhaite qu’elles continuent. Emmanuel Macron réunira le 7 septembre son Conseil national de refondation pour faire un bilan des travaux un an après sa mise en place et fixer un cap sur la santé. Des mesures issues des délibérations locales devraient être dévoilées dans le budget de la Sécurité sociale.

Source : lequotidiendumedecin.fr