La Sécurité sociale

Le Monde - Une grande majorité de Français (71 %) reste attachée à cette institution

Décembre 2016, par Info santé sécu social

Touchez pas à la " Sécu " !

La " Sécu " d’abord – et loin devant – ; les services publics ensuite : telles sont les deux notions auxquelles les Français se disent les plus attachés, parmi la dizaine qui leur ont été soumises dans la neuvième vague de l’enquête électorale menée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), en collaboration avec Le Monde et réalisée par Ipsos-Sopra Steria. Les 18 013 personnes interrogées – du 2 au 7 décembre – ont été invitées à porter une appréciation ("positive ", " négative", ou ni l’une ni l’autre) sur chacune d’entre elles. Il en ressort que la Sécurité sociale est une notion positive pour 71 des sondés, négative pour seulement 16 % d’entre eux. -Suivent les servicespublics (52 %/26%), l’Europe (39/36), la nationalisation (31/33), le protectionnisme (29/38) et le libéralisme (27/37). Le profit (24/45), la mondialisation (14/54) et, assez logiquement, le licenciement (3/79) ferment la marche. Voilà pour l’appréciation portée en moyenne par l’ensemble de l’échantillon.

On mesure, s’agissant de la Sécu, la très forte sensibilité des Français au champ de la réforme qu’avait annoncée François Fillon pendant la campagne de la primaire de la droite. Et l’on comprend pourquoi le candidat à l’élection présidentielle s’est -efforcé de rectifier le tir, après que plusieurs cadres de son parti l’eurent alerté à ce sujet. Quasiment les deux tiers (65 %) des sympathisants LR jugent de façon positive la Sécurité sociale. Ils sont sensiblement moins qu’à gauche (85 % en moyenne), mais bien assez nombreux pour grossir les rangs d’une potentielle contestation.

Les autres notions testées dans ce sondage font apparaître de forts clivages selon la proximité partisane. Sans surprise, les services publics sont nettement plus plébiscités à gauche (73 %) qu’à droite (41 %). Les sympathisants d’En marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron, sont exactement à mi-chemin : ils sont 57 % à trouver " positive " cette notion. L’Europe s’attire les faveurs (relatives) du noyau central de l’échiquier politique : les sympathisants UDI (63 %), PS (60 %), MoDem (59 %), EELV (59 %) sont -proportionnellement les plus nombreux à lui porter spontanément un jugement positif. Cet avis n’est partagé, :en revanche, que par un tiers des proches de l’extrême gauche et du Front de gauche, et 10 % seulement de ceux du Front national.

La singularité d’En marche !

C’est aux extrêmes que les mots "nationalisation" et " protectionnisme " recueillent le plus d’avis favorable. A l’extrême gauche (43 %) et au Front de gauche (49 %) pour le premier ; au Front national (47 %) pour le second.

Cette notion de protectionnisme, qui est la toile de fond de la campagne d’Arnaud Montebourg, ne recueille que 22 % de jugements positifs parmi les sympathisants de gauche (26 % au Front de gauche, 21 % au PS).

Les autres items proposés – " libéralisme", " profit ", " mondialisation " –, qui arrivent en queue de peloton, sont bien sûr accueillis plus favorablement à droite qu’à gauche. Près de la moitié des sympathisants de droite (49 % des LR, 47 % des UDI) perçoivent le libéralisme comme une notion positive ; un avis partagé par seulement 16 % à gauche.

Sur ce point comme sur d’autres, ceux qui affichent leur proximité avec le mouvement lancé par Emmanuel Macron font preuve de singularité. Ils sont plus d’un tiers (35 %) à juger positive la notion de libéralisme, à peine moins (33 %) à avoir la même perception du profit. Et ils sont, à égalité avec les sympathisants de l’UDI, les plus nombreux (23 %) à accueillir favorablement le mot " mondialisation ".

Jean-Baptiste de Montvalon