Le financement de la Sécurité sociale

Le Généraliste - Dépenses de santé 2016 : plus forte évolution en ville qu’à l’hôpital

Avril 2017, par Info santé sécu social

Les dépenses de santé sont estimées à 185,2 milliards d’euros pour 2016, un montant "très proche" de l’objectif du gouvernement. Le Comité d’alerte confirme que l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) de 2016, fixé à 1,8 % de croissance par rapport à 2015, devrait être respecté. Un constat qui a été immédiatement salué par les trois ministres de l’Economie, du Budget et de la Santé. Dans un communiqué commun, Michel Sapin, Christian Eckert et Marisol Touraine estiment que "ce résultat traduit la maîtrise réelle des dépenses d’assurance maladie qui a permis le respect systématique de l’ONDAM depuis 2012, à des niveaux contenus, grâce aux efforts de l’ensemble des acteurs. L’ONDAM se sera en moyenne établi à 2,1 % sur le quinquennat (2013 - 2017)," soulignent-ils.

Le Comité d’alerte évoque néanmoins une "situation très contrastée" entre la ville et l’hôpital. Ainsi, les dépenses de soins de ville "s’établiraient à 85,1 milliards d’euros, supérieures de 500 millions à l’objectif rectifié fixé pour 2016" dans le budget de la sécu pour 2017, et "de 743 millions par rapport" à ce que prévoyait le précédent budget. Celles-ci augmentent en raison du vieillissement de la population, de l’accroissement des maladies chroniques ou encore du progrès technologique. Les honoraires médicaux et dentaires en particulier, mais aussi les honoraires paramédicaux, les dépenses d’indemnités journalières ou encore de transports sanitaires ont été plus élévés qu’attendu.

À l’inverse, du côté des établissements de santé, les dépenses ont atteint 77,6 milliards d’euros, un chiffre inférieur de 370 millions d’euros à l’objectif fixé, notamment grâce à l’annulation de crédits mis en réserve pour les hôpitaux, débloqués ou gelés en fonction des contraintes budgétaires.

Pour la suite, les experts se montrent moyennement optimistes. Le dernier budget de la Sécu prévoit 190,7 milliards d’euros de dépenses pour 2017, en progression de 2,1 % par rapport à 2016. Dès octobre, le comité avait estimé que cet objectif, même relevé, serait soumis à "de fortes tensions", rappelle-t-il. Il avait également critiqué les méthodes comptables retenues dans son élaboration. Or, observe ce comité, le dérapage des dépenses de soins de ville en 2016, notamment, se reporte "en grande partie sur 2017", créant "un effet de base défavorable de 400" millions d’euros, tandis que "des aléas négatifs" pèsent sur la réalisation du plan d’économies. Prochain avis du comité, fin mai : pour l’arrivée du nouveau gouvernement.