Politique santé sécu social de l’exécutif

Lequotidiendumedecin.fr : Pas convaincus par le service sanitaire, les médecins scolaires alertent le gouvernement

Octobre 2017, par infosecusanté

Pas convaincus par le service sanitaire, les médecins scolaires alertent le gouvernement

Marie Foult

18.10.2017

Pas d’externalisation de la médecine scolaire mais des recrutements de médecins de l’Éducation nationale ! C’est ce que demande le Syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU – rattaché à UNSA Éducation) à la ministre de la Santé Agnès Buzyn et au ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, au lendemain de la stratégie de lutte contre la pauvreté qui cible les enfants et les jeunes démunis.

« Choisir de faire appel à des médecins non scolaires et à des étudiants en santé dans le cadre d’un service sanitaire – un dispositif prévu pour 2018 – bref, externaliser la médecine scolaire, c’est nier l’expertise nécessaire pour le dépistage et la prise en charge des troubles des apprentissages, c’est ignorer les problématiques de la médecine libérale et hospitalière, c’est un leurre pour les élèves et leurs parents », plaide le SNMSU.

Volonté politique

Le syndicat suggère plutôt de recruter des médecins scolaires – ils sont actuellement 896 équivalents temps plein pour plus de 12 millions d’élèves – et de rendre la profession plus attractive en revalorisant son statut, une requête faite depuis plusieurs années. « Cette préconisation se retrouve dans de multiples rapports qui sont toujours restés lettre morte, déplore le SNMSU. Il faut une réelle volonté politique ! »

Actuellement, un praticien de l’Éducation nationale en début de carrière émarge à 1 700 euros net par mois en seconde classe et finit à 2 900 euros net mensuel. Seuls ceux qui terminent en première classe peuvent franchir la barre des 3 500 euros net. À ces salaires « indiciaires », s’ajoutent des indemnités annuelles qui varient de 8 000 à 10 000 euros brut selon les académies et les rectorats.

Si rien n’est fait en ce sens, le syndicat craint carrément une disparition « des médecins de l’Éducation nationale et leur savoir-faire ». « L’école a besoin d’experts médicaux pour favoriser le diagnostic précoce de nombreux troubles (sensoriels, des apprentissages et autres), rappelle-t-il. En ne permettant pas l’accès aux soins et aux aménagements de la scolarité pour plus de la moitié d’une tranche d’âge, l’école fabrique des élèves en difficulté scolaire et en rupture avec le système éducatif. »

Source : Lequotidiendumedecin.fr