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Lequotidiendumedecin.fr : « L’hôpital a déjà fait beaucoup d’efforts, mais on va lui en demander encore », admet le Dr Olivier Véran, député de l’Isère

Janvier 2018, par infosecusanté

« L’hôpital a déjà fait beaucoup d’efforts, mais on va lui en demander encore », admet le Dr Olivier Véran, député de l’Isère

Loan Tranthimy

24.01.2018

Avec un objectif national de dépenses (ONDAM) limité à 2 % (hors augmentation du forfait hospitalier de 18 à 20 euros), l’hôpital public est sous tension. Invité au café Nile ce mercredi, le Dr Olivier Véran, député de l’Isère, a reconnu cette pression budgétaire qui pèse sur l’hôpital.

La hausse de l’ONDAM hospitalier calqué sur la tendance naturelle de progression des dépenses autour de 4 % par an n’est pas à l’ordre du jour. « L’hôpital a déjà fait beaucoup d’efforts [...] mais on va lui en demander encore », a reconnu le neurologue du CHU de Grenoble. Et l’équation soumise aux chefs d’établissements pour faire sortir de l’ornière l’hôpital est loin d’être simple. « 80 % des dépenses de l’hôpital proviennent de la masse salariale. C’est compliqué », a affirmé le praticien, droit sans ses bottes.

Comme toujours, le médecin s’est montré pragmatique. Plusieurs réformes ont été engagées pour permettre à l’hôpital de surmonter ses difficultés. La première consiste à développer les financements au parcours ou à l’épisode de soins. Un dispositif adopté dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2018.

« Libre aux acteurs du territoire de s’organiser pour proposer un schéma organisationnel. Cela permettra à l’hôpital d’être reconnu dans la prise en charge des patients chroniques », a déclaré l’élu, lui-même auteur d’un rapport sur l’évolution du mode de financement à l’hôpital. L’autre outil disponible est la télémédecine. « En cours de négociations, cela permettra à l’hôpital et à la ville de travailler ensemble », a-t-il affirmé.

Mieux informer sur le GHT

Enfin, le député est revenu sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT). Sur le terrain, la mise en place de ce nouvel outil issu de la loi de santé n’est pas sans tension.

Face à la méfiance des soignants, le député plaide en faveur d’une « démarche volontariste » pour mieux informer médecins, personnels administratifs et patients.

« Non, le politique n’est pas forcément le meilleur vendeur du dispositif. C’est à nous, soignants, acteurs de terrain d’aller illustrer par des histoires pratiques que la logique du GHT est une logique coopérative et non de concurrence. Il faut convaincre que le GHT est une chance pour l’hôpital », dit-il.

Interpellé par le président de la FHP, Lamine Gharbi, sur l’absence des cliniques privées dans les GHT, le Dr Olivier Véran a été limpide. « La première étape consiste à ouvrir les GHT à la médecine libérale », a-t-il rappelé.