L’hôpital

Pris Normandie.fr : CHU de Rouen : grève à la blanchisserie et une souris retrouvée dans un plateau-repas servi à un patient

Février 2018, par infosecusanté

CHU de Rouen : grève à la blanchisserie et une souris retrouvée dans un plateau-repas servi à un patient

Paris Normandie 21/02/2018

Alors que le Samu est toujours en grève, ce sont les agents de la blanchisserie qui sont invités à débrayer aujourd’hui par la CGT. Explications.
Ce ne sont pas Des souris et des hommes de Steinbeck, mais ça pourrait le devenir au CHU Charles-Nicolle de Rouen. Alors qu’aujourd’hui, l’hôpital convie les médias à une conférence de presse sur le fonctionnement du Samu, un nouveau front social s’ouvre à la blanchisserie et une souris morte (et cuite) a été retrouvée dans le plateau-repas d’un patient en cardiologie. Pendant ce temps-là, la grève au Samu continue...

« Oui, c’est vrai. Un mulot des campagnes a été retrouvé mort dans un plat d’épinards servi à un patient en cardiologie, confie François His (CGT). Il aurait été ramassé par une machine agricole et conditionné au sein des épinards surgelés. Les procédures de contrôle n’ont pas été efficientes et on nous a dit en CHSCT que cela risquait de se reproduire. Le mulot a été analysé pour savoir s’il portait une infection, ce qui n’était pas le cas. Cela pouvait concerner 80 patients. L’hôpital a renforcé ses contrôles à la cuisine centrale et le patient a été invité à manger les plats du Relais H payés par le fournisseur des épinards. » Royal.
Moins ponctuelles, selon la CGT, les difficultés rencontrées par les 130 agents de la blanchisserie. Un préavis de grève de 24 heures a été déposé pour aujourd’hui alors que des négociations sont en cours. En cause : la mise en place d’une nouvelle organisation du travail, incluant des services le samedi et le dimanche et des durées de travail de douze heures par jour, sans visibilité sur les plannings et sans consultation des syndicats. Ce serait anecdotique s’il n’y avait pas de répercussions étonnantes pour les patients. « On instaure une sorte de politique de flux tendu et l’hôpital, qui est prestataire de services pour des clients privés, privilégie le privé au détriment des patients et des agents du CHU. Résultat ? Les arrêts de travail se multiplient et les agents sont à bout », détaille la CGT.

Du linge qui manque

Le syndicat explique aussi que la vie quotidienne de l’hôpital s’en trouve affectée. « Le service de nettoyage à sec du linge pour certains résidents des maisons de retraite a été supprimé, des agents gardent leurs tenues deux jours de suite ou davantage, certains préfèrent même laver leur linge à la maison. Plus grave : du linge neuf est distribué sans être lavé préalablement, avec les risques d’allergie liés notamment à la maternité. Certains services manquent de draps, de tenues. Enfin, vu la tension, le linge est stocké, macère même, dans les camions en attente de traitement. Ces mêmes camions, pour décharger les services, ne sont pas toujours intégralement vidés à chaque rotation. On met de côté la désinfection. »

Enfin, face à la menace de la suppression de postes d’ambulanciers-conducteurs, le personnel du Samu est toujours invité à observer 72 heures de grève par semaine. Une situation qui dure depuis le mois de juin. « Rien ne bouge mais la finalité reste une réduction d’effectifs », regrette la CGT. Peut-être que la conférence de presse prévue aujourd’hui permettra à l’hôpital d’avancer ses projets.

Benoît MARIN-CURTOUD