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Lequotidiendumedecin.fr : Financement de la dépendance : les Français opposés à une deuxième journée de solidarité

Avril 2018, par infosecusanté

Financement de la dépendance : les Français opposés à une deuxième journée de solidarité

Elsa Bellanger

| 24.04.2018
Évoquée comme possible source de financement de la dépendance par le président de la République et par la ministre de la Santé, l’idée d’instaurer une seconde journée de solidarité, soit une journée travaillée mais non payée, est rejetée par les Français après avoir divisé les politiques. Selon un sondage* OpinionWay et Comdata Group pour « Les Échos » et Radio Classique, 65 % des Français y sont opposés, dont 42 % « tout à fait ». Seuls 32 % des Français disent y être favorables.

La première journée de solidarité, instaurée en 2003 par Jean-Pierre Raffarin à la suite de la canicule qui a causé 15 000 morts et initialement fixée au lundi de Pentecôte a rapporté en 2017 2,37 milliards d’euros, selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). 1,42 milliard d’euros est revenu aux personnes âgées et 946 millions d’euros aux personnes handicapées.

Une majorité pour l’assurance dépendance obligatoire
Malgré le refus de cette seconde journée, deux tiers des Français (64 %) se disent préoccupés par « l’éventualité d’une situation de dépendance » pour eux-mêmes ou un de leurs proches. Ils sont également conscients des difficultés : 87 % jugent « justifié » le mouvement de grogne des personnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). 52 % le trouvent même « tout à fait justifié ».

Concernant la prise en charge de la dépendance par la Sécurité sociale, 59 % des sondés la considèrent comme « prioritaire » et 34 % la jugent « importante mais pas prioritaire ». Par ailleurs, les Français se révèlent favorables à une prise en charge universelle : 61 % des personnes interrogées estiment que l’État doit prendre en charge toutes les personnes concernées, contre 36 % qui souhaitent que la prise en charge ne concerne « uniquement les personnes qui en ont le plus besoin ». Pour financer cette prise en charge, les Français adhèrent à l’idée d’une souscription obligatoire, comme c’est le cas pour l’assurance automobile et l’assurance habitation : 55 % sont d’accord avec l’idée d’une assurance dépendance obligatoire, les personnes issues des catégories populaires (employés, ouvriers) y étant plus réticentes. 48 % d’entre elles y sont favorables.

* Échantillon de 1 024 personnes représentatif de la population française, constitué selon la méthode des quotas et interrogé en ligne les 18 et 19 avril.