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Lequotidiendumedecin.fr : En visite à l’hôpital Henri-Mondor, Agnès Buzyn promet de recentrer les urgences sur leur mission

Mai 2018, par infosecusanté

En visite à l’hôpital Henri-Mondor, Agnès Buzyn promet de recentrer les urgences sur leur mission

Martin Dumas Primbault

18.05.2018

Après avoir rassuré les syndicats de médecins urgentistes, Agnès Buzyn a fait de même ce vendredi sur le terrain à l’occasion d’une visite du site de régulation des urgences de l’hôpital Henri-Mondor (AP-HP, Val-de-Marne). « Je suis venue rassurer les personnels sur la confiance que les Français ont dans leur SAMU », a déclaré la ministre de la Santé après s’être entretenue avec les équipes et quelques officiels. Elle a néanmoins tenu à rappeler le besoin impérieux de revoir le fonctionnement des urgences. « Les événements récents montrent qu’il y a une marge d’amélioration dans leur pratique. »

Et pour cause, plusieurs affaires comparables au drame survenu récemment à Strasbourg ont essaimé ces derniers jours. À Tours (Indre-et-Loire), deux personnes âgées sont décédées à 15 jours d’intervalle après être restées entre quatre et six heures dans la salle d’attente. À Saint-Etienne (Loire), c’est le décès d’une femme enceinte neuf jours après avoir appelé le SAMU qui émeut. Des cas similaires ont également été signalés à Roubaix (Nord), Troyes (Aube) et Cahors (Lot).

Dans un souci de clarté, la ministre a clairement distingué les problèmes relevant de la prise en charge des appels d’un côté et la surcharge des services d’urgences de l’autre. Sur le premier point, elle a rappelé sa volonté d’harmoniser les pratiques de tous les centres de régulation des appels ainsi que la formation des assistants de régulation médicale (ARM). « Elle se fait trop souvent sur le tas, par du compagnonnage et c’est notoirement insuffisant », a déclaré Agnès Buzyn qui veut développer des écoles professionnalisantes en trois points. « Sur le plan médical, afin de les former à reconnaître ce qui est de l’ordre de l’urgence et sur l’écoute et la communication bienveillante. » Dans ce sens, une feuille de route doit être déposée au ministère le 1er juillet par les organisations d’urgentistes et le gouvernement a promis que des décisions seront prises cet été.

La ville appelée en renfort

Concernant les services d’urgences, la ministre veut les recentrer sur leur mission première. Les dysfonctionnements récents sont dus, selon elle, au fait que trop de patients ont recours aux urgences alors qu’une consultation de médecine suffirait. « Tout ce qui peut être pris en charge par la médecine de ville doit l’être », a-t-elle avancé. Pour ce faire, un rapport sur les soins non programmés a été commandé au Dr Thomas Mesnier, député de la majorité et médecin urgentiste qui accompagnait la ministre ce matin.

Au sortir de sa visite, Agnès Buzyn s’est vue quelque peu chahutée par une centaine de manifestants, dont des membres de la CGT, de SUD, de la CFDT et de FO. Les syndicats représentants du personnel de l’hôpital sont mobilisés depuis plusieurs mois contre le transfert du service de transplantation hépatique à l’hôpital voisin Paul-Brousse.