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Lequotidiendumedecin.fr : Réforme de l’hôpital : Buzyn démine avant l’annonce prévue « mi-septembre »

Août 2018, par infosecusanté

Réforme de l’hôpital : Buzyn démine avant l’annonce prévue « mi-septembre »

Martin Dumas Primbault

21.08.2018

À peine rentrée de vacances, la ministre de la Santé prépare déjà le terrain pour la réforme de l’hôpital qui se confirme comme l’un des dossiers chauds de la rentrée. Dans une interview accordée ce mardi matin à France Info, Agnès Buzyn s’est engagée : « Il n’y aura aucune fermeture d’un hôpital de proximité. » Après maints reports, elle a par ailleurs précisé le calendrier en annonçant que la réforme serait présentée à la « mi-septembre ».

Pas de fermeture mais des réorganisations

Sans doute les plus inquiets quant au projet du gouvernement, les établissements de petite taille ont reçu le soutien de l’avenue de Ségur. « Les hôpitaux de proximité vont rester, les Français en ont besoin, ils ont besoin d’une offre de services au plus près de chez eux, il n’y aura pas de fermeture d’hôpital », a rassuré Agnès Buzyn. Même discours pour les services d’urgences, particulièrement en tension cet été, et dont beaucoup craignent de mettre la clé sous la porte. La ministre s’est même permis d’évoquer « un mythe autour des fermetures des services d’urgences », évoquant « 78 services » ayant ouvert ces dernières années.

Fidèle à ses déclarations au « Quotidien » en janvier dernier, elle n’a toutefois pas exclu des réorganisations à venir. « Il peut y avoir des zones rurales où effectivement il n’y a plus d’activité et très peu de services, pas besoin d’un service d’urgences. Mais il y a plein de services d’urgences qui ouvrent dans des zones qui sont mieux peuplées [...], la carte sanitaire évolue en fonction des migrations des populations, et c’est normal. »

Équipes de territoire ville/hôpital

Sans dévoiler les grandes lignes de sa réforme, Agnès Buzyn a néanmoins déclaré compter sur les médecins de ville. Elle souhaite les voir « plus présents qu’aujourd’hui sur les périodes de garde » dans le but de désengorger les urgences. Interrogée sur d’éventuelles mesures coercitives à leur destination pour repeupler les déserts médicaux, la ministre a botté en touche. « La proposition que nous allons faire, ce sont des organisations territoriales où des groupes de médecins, avec les hôpitaux de proximité, pourront être en charge d’une population sur un territoire », a-t-elle déclaré. Pas un mot sur un éventuel retour des gardes obligatoires en ville, idée dans l’air du temps et bête noire des médecins libéraux.

Plan pauvreté : calendrier maintenu

Son annonce avait été repoussée à la rentrée mais Agnès Buzyn l’assure, cela n’a aucun impact sur sa mise en place. Le plan pauvreté sera bien mis en œuvre au 1er janvier 2019. Il sera discuté en fin d’année lors des débats parlementaires sur les projets de loi de finances (PLF) et de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019. « Ce plan est une vraie priorité », a promis la ministre, qui a affirmé qu’« aucune coupe » ne sera faite dans les prestations monétaires.