Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

JIM - Covid-19 : interrogations sur la préparation de l’hôpital et de la médecine de ville

Février 2020, par Info santé sécu social

Paris, le jeudi 27 février 2020

Signe que l’inquiétude gagne du terrain en France au sujet d’une possible épidémie de SARS-CoV-2, le président de la République a improvisé une visite ce matin à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, établissement où un patient est décédé dans la nuit de mardi à mercredi.

Comment va l’hôpital public ? Mal monsieur le Président

Durant cette visite au pas de charge, accompagné de son ministre à la carrière aussi rapide, Emmanuel Macron voulait avant tout rassurer sur les capacités de l’hôpital public à répondre à la crise.

De l’hôpital public, il en fut question, mais pas dans les termes attendus, le Président de la République a ainsi été vigoureusement interpellé par un neurologue qui l’a sommé de « donner les moyens au ministre de la Santé de nous donner les moyens » et de « sauver l’hôpital, qui est en train de flamber » aussi vite que « Notre-Dame-de-Paris ». « Vous pouvez compter sur moi. L’inverse reste à prouver » a-t-il conclu, dans un climat tendu.

Au-delà de cette visite bousculée, l’organisation de la distribution de kits de prévention est au centre des réflexions…et une fois encore des polémiques !

Des kits en officines, pas chez les libéraux
Hier, le SML (Syndicat des médecins libéraux), comme d’autres, s’étonnait du relatif délaissement des médecins de ville qui ne disposent « pas encore des moyens de protection nécessaires. Ils ne disposent d’aucun stock préventif de matériel de protection pour eux-mêmes et leur personnel. Aussi, le SML a demandé au ministère de la Santé d’accélérer le déblocage de matériel en lien avec les pharmaciens d’officine dans le cadre d’une coordination de proximité » précisait le syndicat. Réponse a été donnée en fin de journée : ces kits seront finalement positionnés dans les officines.

Ainsi, quinze millions de masques en provenance des stocks de l’État seront acheminés dès cet après-midi vers les pharmacies par les grossistes-répartiteurs dans le cadre du dispositif EPRUS. Les pharmaciens sont appelés à distribuer ces masques aux professionnels de santé de leur secteur ainsi qu’aux « patients prioritaires » dont la liste n’a pas encore été définie, ce qui promet quelques déconvenues houleuses !

Il est également demandé aux officinaux « de relayer des messages de prévention, des consignes et des informations en toute transparence auprès de la population » explique Gilles Bonnefond (président de l’USPO) en marge d’une réunion au ministère.

Autre décision gouvernementale, qui concerne les salariés : les conditions à remplir pour percevoir des indemnités journalières en cas de mise à l’isolement pour cause de retour de zone épidémique sont assouplies. Il faut en principe avoir travaillé au moins 150 heures au cours des trois mois précédant l’arrêt et avoir cotisé au-dessus d’un certain seuil. Ces deux conditions sont levées. Tout travailleur pourra toucher des indemnités jusqu’à 20 jours et c’est le médecin de l’Agence régionale de santé qui délivrera l’avis d’arrêt de travail.

Républiques populaire et islamique se rejoignent
Dans le reste du monde, l’épidémie continue de marquer le pas en Chine avec 29 morts ces dernières 24 heures. Au total on colligeait ce matin, 82 171 cas (dont 78 497 en Chine, 1 595 en Corée du sud, 453 en Italie et 18 en France) et 2 804 décès (58 hors de Chine dont 2 en France).

Aux États-Unis, le président Donald Trump a tenu un discours pour rassurer les Américains quant à la préparation des services de santé, tout en considérant que le pays devrait être épargné par une flambée à grande échelle, ce qu’a contredit Anthony Fauci qui parle désormais de « pandémie ».

Enfin, en Iran, pays qui compte le plus grand nombre de morts après la Chine (22) la République islamique semble s’inspirer de la République populaire, elle a ainsi procédé à l’arrestation de 24 personnes, accusées d’avoir propagé des « rumeurs alarmistes »…

F.H.