Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde - Coronavirus : plus de 1,7 milliard de personnes confinées dans le monde pour tenter d’endiguer la pandémie

Mars 2020, par Info santé sécu social

Malgré les fermetures des frontières, interdictions de voyage et mesures de confinement, la pandémie due au coronavirus continue de s’étendre.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 01h51, mis à jour à 17h39

Malgré le renforcement des barrages physiques - fermetures des frontières, interdictions de voyage, mesures de confinement - la pandémie due au coronavirus continue de s’étendre sur les cinq continents de la planète. La crise sanitaire mondiale sera longue, d’autant qu’un vaccin, à en croire les grands groupes pharmaceutiques, ne sera pas disponible avant 12 à 18 mois.

Selon un dernier bilan établi par l’AFP, au moins 14 000 personnes sont mortes des suites de la pandémie, dont plus de 7 500 décès en Europe. Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la pandémie s’accélère », mais « nous pouvons changer la trajectoire ».

L’Italie recense désormais plus de 5 476 morts, dont 651 morts en vingt-quatre heures, selon le dernier bilan disponible dimanche. Une baisse néanmoins par rapport au pic de 793 morts la veille.

L’Espagne a enregistré 462 morts en vingt-quatre heures, ce qui porte le nombre total de décès à 2 182. Le bilan, qui concerne particulièrement la région de Madrid, a donc plus que doublé en trois jours. La proportion de malades dans un état grave a toutefois reculé ces derniers jours, passant de 15 à 13 % du total.

En Iran, les autorités ont annoncé lundi 127 décès supplémentaires, ce qui porte à 1 812 le bilan officiel.

En Chine, où le bilan est de 3 265 morts et l’épidémie semble en partie contenue, les autorités tentent maintenant d’éviter une deuxième vague de contamination à cause de cas « importés » (39 lundi), par les passagers des vols internationaux.
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Partout dans le monde, des mesures pour endiguer la pandémie

Jour après jour, les pays se barricadent un peu plus et près de 1,7 milliard de personnes, soit un cinquième de la population mondiale, sont désormais assignées à résidence dans 50 pays ou territoires. Parmi les derniers pays qui obligent leur population à se calfeutrer ou ont annoncé des fermetures de frontières : la Grèce, l’Arabie saoudite, la Nouvelle-Zélande, l’Ethiopie ou Madagascar. Le Danemark a annoncé lundi la prolongation jusqu’au 13 avril des mesures de confinement.

Plusieurs grands pays, en termes de population, commence à ressentir de plein fouet les conséquences, sociales et économiques, de la pandémie.

Aux Etats-Unis – où 416 personnes ont succombé et plus de 33 000 ont été contaminées –, plus d’un tiers des Américains sont sujets à divers degrés de confinement, notamment dans les trois plus grandes villes du pays (New York, Los Angeles, Chicago). Le maire de New York Bill de Blasio appelait à généraliser à l’ensemble du pays les mesures de confinement coercitives adoptées dans les Etats les plus touchés, ce que le président américain a écarté pour le moment.

Au moins 700 millions de personnes (sur 1,3 milliard d’habitants) sont concernées dès lundi par des mesures de confinement en Inde, qui se multiplient dans le pays, selon un décompte de l’AFP. « Nous avons 19 États et territoires de l’Union en confinement total. Six autres États et territoires de l’Union sont en confinement partiel et trois autres régions ont également pris des mesures », a déclaré Luv Aggarwal, un haut responsable du ministère de la santé indien, lors de son point de situation lundi.

Très critiquée pour ne pas prendre assez au sérieux la pandémie, la mairie de Mexico a finalement ordonné la fermeture de certains établissements, dont les bars, les discothèques, les musées, les zoos, et les gymnases.

Il n’existe actuellement aucun vaccin ou traitement agréé contre le virus. Mais les initiatives pour trouver un remède s’accélèrent. Un essai clinique européen a ainsi été lancé dimanche dans au moins sept pays pour tester quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus. Baptisé « Discovery », il va inclure 3 200 patients, soit bien davantage que les 24 qui ont testé la chloroquine, un antipaludéen potentiellement efficace contre le coronavirus sur lequel le président des Etats-Unis, Donald Trump, fonde beaucoup d’espoir.

Alors que les grands groupes pharmaceutiques se sont engagés à fournir un vaccin « partout dans le monde » – mais dans un délai de douze à dix-huit mois au minimum seulement –, la Chine a entamé de son côté lundi son premier essai clinique pour tester un vaccin. Tout comme la Russie, qui a annoncé avoir commencé à tester un vaccin sur des animaux. Les premiers résultats seront connus en juin.

La situation des plus vulnérables particulièrement préoccupante

En Australie, où le spectre de la Grande Dépression des années 1930 est désormais évoqué, d’immenses files de chômeurs se sont formées devant les agences pour l’emploi au premier jour de la fermeture des pubs, casinos et salles de sport. « Une chose inimaginable il y a seulement quelques semaines », s’est alarmé le premier ministre, Scott Morrison.

A Rio de Janeiro, les responsables associatifs dans des favelas s’inquiètent : « On nous dit qu’il faut se laver les mains sans arrêt, mais comment faire quand l’eau courante est régulièrement coupée ? »

La situation des clandestins aux Etats-Unis, dont beaucoup ont déjà perdu leur travail, n’est guère plus enviable. Car les programmes d’aide sociale mis en place par le gouvernement américain ne s’appliquent pas à eux, pas plus qu’ils ne pourront se soigner, faute d’assurance santé.

L’UE va se coordonner pour rapatrier ses ressortissants

Les pays de l’UE vont désormais se coordonner pour rapatrier les ressortissants européens en partageant notamment leurs avions. « Nous ouvrons nos vols, là où nous avons encore des capacités, également aux citoyens d’autres Etats membres de l’Union (…) Inversement, d’autres pays font de même, de sorte que cela peut être mieux organisé et que nous pouvons nous entraider », a déclaré lundi le ministre des affaires étrangères allemand Heiko Maas.

Jeudi, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen avait déclaré que l’UE aidait au rapatriement de quelque 100 000 Européens bloqués à l’étranger. La Commission co-finance ces vols à travers le mécanisme européen de protection civile.

NPA