En­sei­gnants et pa­rents ne com­prennent pas pour­quoi le gou­ver­ne­ment vise une re­prise le 11 mai, contre l’avis des scien­ti­fiques.

« C’est in­su­por­table  ! s’in­surge le co­pré­sident de la prin­ci­pale fé­dé­ra­tion de pa­rents d’élèves (FCPE), Ro­drigo Are­nas. On nous dit, dans un pre­mier temps, qu’il faut écou­ter les re­com­man­da­tions des scien­ti­fiques et on ap­prend que le gou­ver­ne­ment a fi­na­le­ment dé­cidé de ne plus les suivre. » Le res­pon­sable as­so­cia­tif ré­agit ainsi à la di­vul­ga­tion, ce week-end, de l’avis du Conseil scien­ti­fique daté du 20 avril. Les ex­perts y pré­co­nisent « de main­te­nir les crèches, les écoles, les col­lèges, les ly­cées et les uni­ver­si­tés fer­més jus­qu’au mois de sep­tembre ». Une in­for­ma­tion ca­pi­tale dont la pa­ru­tion a ma­ni­fes­te­ment été re­tar­dée.

Selon la co-se­cré­taire na­tio­nale du Snes-FSU, Fré­dé­rique Rolet, l’avis des scien­ti­fiques a même été « soi­gneu­se­ment caché ». La res­pon­sable syn­di­cale, qui se dit in­di­gnée par ce « brouillage » vo­lon­taire de la com­mu­ni­ca­tion gou­ver­ne­men­tale, sou­ligne par ailleurs que les re­com­man­da­tions du Conseil, dans son rap­port du 24 avril, cor­res­pondent en de nom­breux points à ce que de­mande son syn­di­cat de­puis l’an­nonce de la ré­ou­ver­ture des éta­blis­se­ments sco­laires, pré­vue le 11 mai. « Je vais poser un ul­ti­ma­tum au gou­ver­ne­ment, as­sure-t-elle. Si le mi­nistre ne ré­dige pas, d’ici le 5 mai, un pro­to­cole clair, ap­pli­cable par­tout, qui per­mette d’as­su­rer la sé­cu­rité sa­ni­taire de tous, lors de cette re­prise, nous ap­pel­le­rons les en­sei­gnants à ne pas se rendre dans leur éta­blis­se­ment. »

Le Snalc appellera les enseignants à faire valoir leur droit de retrait
Le Syn­di­cat na­tio­nal des ly­cées, col­lèges, écoles et du su­pé­rieur (Snalc) de­mande, pour sa part, que l’avis du Conseil scien­ti­fique du 20 avril « soit suivi et que le gou­ver­ne­ment an­nonce au plus vite » que les éta­blis­se­ments sco­laires ne rou­vri­ront pas avant sep­tembre. Son com­mu­ni­qué pré­cise en outre que « si la vo­lonté de ré­ou­ver­ture de­vait se pour­suivre et compte tenu des élé­ments pu­blics dont il dis­pose dé­sor­mais, le Snalc ap­pel­lera l’en­semble des per­son­nels de l’édu­ca­tion na­tio­nale à faire va­loir leur droit de re­trait à par­tir du 11 mai ».

Et Ro­drigo Are­nas d’ajou­ter : « La ques­tion, do­ré­na­vant, n’est plus de sa­voir com­ment mais pour­quoi on compte ré­ou­vrir les écoles. La prio­rité du gou­ver­ne­ment ne semble pas, en tout cas, être le bien-être des en­fants. »

par Émi­lien Ur­bach ,