Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde.fr : Coronavirus en France : le nombre de patients hospitalisés poursuit sa baisse, des soignants manifestent pour réclamer plus de moyens

Juin 2020, par infosecusanté

Le Monde.fr : Coronavirus en France : le nombre de patients hospitalisés poursuit sa baisse, des soignants manifestent pour réclamer plus de moyens

Plusieurs rassemblements ont, par ailleurs, eu lieu jeudi devant des hôpitaux publics afin de réclamer plus de moyens pour les soignants, dix jours après le lancement du « Ségur de la santé ».

Le Monde avec AFP

Publié le 04/06/2020

L’épidémie due au nouveau coronavirus a fait 29 065 morts en France, selon le dernier bilan publié jeudi 4 juin par la direction générale de la santé. Par ailleurs, 13 101 personnes sont encore hospitalisées pour une infection liée au Covid-19, dont 1 163 en réanimation, soit 47 malades en moins par rapport à hier.

Le virus circule donc toujours, de même que les interrogations sur les « défaillances » françaises, qui seront étudiées à la loupe pendant six mois par la commission d’enquête sur la gestion de l’épidémie, installée mercredi par l’Assemblée nationale.

ÉTAT DE L’ÉPIDÉMIE EN FRANCE
53 201 malades
29 021 morts
69 455 guéris
En France, l’épidémie de Covid-19 a déjà coûté la vie à 18 671 personnes dans les hôpitaux français, selon les données communiquées par Santé publique France. Ce à quoi il faut ajouter les 10 350 décès enregistrés dans les Ehpad et les autres centres médico-sociaux, dont les données sont remontées progressivement depuis le début d’avril. Le nombre de morts à domicile liés à cette épidémie est difficile à calculer et n’est pas encore connu. Mais Olivier Véran, le ministre de la santé, a déclaré que ce chiffre ferait l’objet de premières estimations « au mois de juin ».

Le nombre de guéris affiché ici correspond aux retours à domicile des personnes hospitalisées pour le Covid-19. Il n’inclut pas les personnes qui ont été contaminées et qui sont guéries à domicile, qu’il est difficile de quantifier.

Le défilé du 14-Juillet remplacé par une cérémonie
Pour adapter la célébration du 14-Juillet aux exigences sanitaires, le traditionnel défilé militaire sur les Champs-Elysées sera remplacé par une cérémonie place de la Concorde, a annoncé l’Elysée, jeudi 4 juin.

La présidence de la République a précisé que cette cérémonie rendra aussi un hommage aux soignants. Le 13 mai, en conseil des ministres, Emmanuel Macron avait souhaité que « la fête nationale soit une occasion supplémentaire de manifester l’hommage et la reconnaissance de la nation à tous ceux qui se sont engagés dans la lutte contre le Covid-19 », selon la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

Une demande qu’avaient déjà formulée des élus LRM et LR en avril lorsqu’ils avaient plaidé pour la présence d’un « carré des soignants » mais aussi des représentants des « héros du quotidien » lors de la parade militaire annuelle.

La cérémonie comprendra « un dispositif resserré ramené à 2 000 participants et environ 2 500 invités », dans le respect des règles de distanciation physique, selon l’Elysée. Il n’est pas prévu, pour l’instant, d’ouvrir l’événement au grand public, mais « la situation pourrait être réévaluée d’ici au 14 juillet » si la situation sanitaire est meilleure, explique encore la présidence.

Plusieurs rassemblements ont eu lieu jeudi devant des hôpitaux publics afin de réclamer plus de moyens pour les soignants, dix jours après le lancement du « Ségur de la santé », qualifié d’« imposture » par une partie des manifestants.

A Paris, entre 200 et 300 personnes, dont des infirmiers et des médecins en blouse blanche, se sont réunies devant l’hôpital Robert-Debré à l’occasion d’une « casserolade » (concert de casseroles) ponctuée par de longs applaudissements. Portant des pancartes « Pas de retour à l’anormale » et « Ségur = imposture », les manifestants ont appelé à « mettre la pression sur le gouvernement », pour obtenir des « garanties » sur les salaires des soignants et sur l’avenir du système hospitalier.

Le gouvernement « doit dire combien il veut donner pour les rémunérations et les carrières des soignants. C’est la condition pour rétablir la confiance », a martelé le professeur André Grimaldi, figure de la lutte pour les hôpitaux publics, devant les manifestants. « Jusqu’à présent, on a entendu des mots d’amour, mais on est méfiants », a ajouté l’ancien chef de service hospitalier, mettant en garde contre une « manœuvre » du gouvernement. « Il faut que les Français se mobilisent pour que du Ségur sorte quelque chose pour les soignants », a-t-il insisté.

Macron et Philippe rassemblent les syndicats
Comment préserver les emplois malgré la crise causée par l’épidémie de Covid-19 ? Emmanuel Macron et Edouard Philippe réunissaient, jeudi, syndicats et patronat en quête de solutions. Au menu des discussions de cette troisième réunion depuis le confinement – pour la première fois en « présentiel » à l’Elysée et non en vidéoconférence –, « l’apprentissage, l’activité partielle, l’assurance-chômage », selon Marylise Léon, numéro deux de la CFDT.

A la fin de cette rencontre, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, a annoncé que les entreprises qui recruteront un apprenti du 1er juillet au 28 février bénéficieront d’une aide élargie à l’embauche de 8 000 euros pour les majeurs et 5 000 euros pour les mineurs.

Alors que cette aide, aujourd’hui de 4 125 euros, est actuellement réservée aux entreprises de moins de 250 salariés et pour des diplômes au niveau inférieur ou égal au bac, le dispositif sera élargi jusqu’au niveau de la licence professionnelle et à toutes les entreprises, ce qui représentera « un coût supplémentaire supérieur à 1 milliard d’euros », selon l’entourage de la ministre. Les entreprises de plus de 250 salariés devront, cependant, avoir plus de 5 % d’alternants dans leurs effectifs en 2021.

La ministre du travail a également fait savoir que des discussions sur l’assurance-chômage allaient s’ouvrir « dans les semaines qui viennent » avec les organisations syndicales et patronales en vue de parvenir à des décisions « d’ici à l’été ».

Ces discussions permettront de s’accorder sur « les critères ou les mesures à adapter pour tenir compte du contexte » de la crise, de même que sur la date d’application, a-t-on affirmé au ministère du travail. Alors que toutes les organisations syndicales réclament l’annulation de cette réforme, dont le deuxième volet a été reporté au 1er septembre à cause de la crise, « les choses sont très, très ouvertes sur l’assurance-chômage », a précisé le ministère.

A la sortie de la réunion, les syndicats ont accueilli avec prudence les annonces concernant l’apprentissage et ont insisté sur la question des salaires. Philippe Martinez (CGT) a exhorté le président de la République à « convertir en actes ses propos sur les salaires, la prise en compte des deuxièmes lignes ». Laurent Berger (CFDT) a appelé à « ne pas oublier la reconnaissance des travailleurs exposés pendant la période de confinement », tandis qu’Yves Veyrier (FO) a dit être « resté complètement sur [sa] faim » car « il n’y a pas eu d’annonce du tout » sur le sujet.

Le Covid-19, « révélateur » du sous-financement de la recherche
Budgets et postes pérennes en berne depuis des années, précarité en hausse : le Covid-19 « a opéré comme un révélateur » des difficultés au sein de la recherche et de l’enseignement supérieur, selon un collectif et des syndicats déjà mobilisés avant la crise et qui s’estiment aujourd’hui confortés dans leur diagnostic.

« Le confinement a opéré comme un révélateur très cruel de tout ce que nous dénoncions avant l’épidémie : la précarité, le manque de postes pérennes, l’arrêt de certaines recherches… », explique à l’Agence France-Presse (AFP) Clara Biermann, membre du comité de mobilisation national des Facs et labos en lutte.