Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

France Info - Coronavirus : "Il faut des installations de dépistage rapide et massif", alerte une épidémiologiste

Juillet 2020, par Info santé sécu social

Catherine Hill, épidémiologiste à l’institut Gustave Roussy à Villejuif, considère qu’en France "on n’a jamais vraiment cherché à contrôler l’épidémie" et plaide pour des tests virologiques massifs, des tests PCR pour "trouver les porteurs du virus".

Publié le 20/07/2020

"C’est le cafouillage le plus intégral. Il faut des messages clairs. Il faut des installations de dépistage rapide et massif, il faut organiser ça" pour "contrôler" l’épidémie de coronavirus, déclare lundi 20 juillet sur franceinfo Catherine Hill, épidémiologiste à l’institut Gustave Roussy à Villejuif dans le Val-de-Marne.

L’épidémiologiste juge que le port obligatoire du masque dans les lieux publics clos est "une très bonne idée" car "la moitié des gens qui sont contagieux sont totalement asymptomatiques et crachent le virus autour d’eux". Catherine Hill estime qu’on aurait dû imposer le port du masque "même avant" la fin du confinement. Interrogée sur la raison de cette obligation seulement maintenant, Catherine Hill répond qu’il faut le demander aux autorités. "Je ne sais pas, ils comprennent lentement", avance-t-elle.

L’épidémiologiste considère qu’"on n’a jamais vraiment cherché à contrôler l’épidémie" du virus. "Il ne demande qu’à repartir. Et d’ailleurs, il repart", souligne Catherine Hill. Lundi 20 juillet, le ministre de la Santé Olivier Véran s’est inquiété sur franceinfo de la "dynamique de circulation du virus". Il a assuré que la France était en capacité de faire les 700 000 tests par semaine promis après le confinement.

Catherine Hill plaide pour des tests virologiques massifs, des tests PCR pour "trouver les porteurs du virus", à l’image de ce qui s’est fait à Pékin, en Chine : "ils ont testé 2,3 millions de personnes entre le 11 et le 20 juin et dans les 8 ou 10 derniers jours, il y a zéro cas à Pékin", assure l’épidémiologiste, tandis qu’"en France, il y a des cas tous les jours, beaucoup. Et encore. On ne les connaît pas tous".

En France, on "s’y prend extraordinairement mal", estime l’épidémiologiste
Catherine Hill compare également la situation en France à celle de l’Espagne voisine. "Vraiment le monde est fou. Le premier ministre parle de fermer la frontière entre la France et l’Espagne. Est-ce que quelqu’un lui a montré les données en Espagne ? ", s’interroge-t-elle. "En France, il y a 20 morts par jour dans la dernière semaine et 400 cas connus par jour, alors qu’en Espagne, il y a deux morts par semaine et 900 cas connus par jour. Donc, ça veut dire qu’ils cherchent les cas d’une façon beaucoup plus efficace", explique l’épidémiologiste, qui trouve qu’on "s’y prend extraordinairement mal" en envoyant aux gens "des lettres via la Sécu. "Qu’est-ce qu’ils font des bons de la Sécu ? Ils les mettent dans la poubelle ! Ils ne vont pas se faire tester. On n’a aucun résultat", affirme Catherine Hill.