Politique santé sécu social de l’exécutif

Le Monde - Une grande partie des pharmaciens en rupture de stock de vaccins contre la grippe

Octobre 2020, par Info santé sécu social

De nombreux appels ont été lancés en faveur de cette vaccination, pour éviter que des malades de la grippe ne s’ajoutent à ceux du Covid-19 et engorgent davantage les hôpitaux.

Le Monde avec AFP Publié le 20 octobre 2020

Après en avoir écoulé, en une semaine, plus de 5 millions, soit la moitié de ceux délivrés en 2019, les pharmaciens de ville ont annoncé, mardi 20 octobre, être, pour 60 % d’entre eux, en rupture de stock de vaccins contre la grippe.

« Les pharmaciens vont être à sec », a assuré Gilles Bonnefond, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) lors d’une conférence de presse, annonçant attendre « les 40 % des vaccins qui restent encore à livrer ». « Nous demandons à l’industrie d’accélérer la seconde livraison », a-t-il ajouté, « sinon 92 % des pharmaciens seront en rupture avant la fin de la semaine ».

De nombreux appels ont été lancés en faveur de cette vaccination, notamment par l’Académie de médecine, les sociétés savantes de pédiatrie ou des députés de la majorité. Le but : éviter que des malades de la grippe ne s’ajoutent à ceux du Covid-19 et engorgent encore plus les hôpitaux.

En plus de ce que les laboratoires devraient livrer aux pharmacies françaises (13 millions de vaccins, contre 11 millions l’année dernière), l’Etat avait annoncé récupérer des doses supplémentaires sur le marché européen. « Entre 1 et 2 millions de doses qui arriveront sur le marché en décembre », selon USPO.

Une partie des vaccins en entreprise
« Je m’étonne aujourd’hui d’entendre que des entreprises comme des assureurs, des collectivités, ont des vaccins et se font vacciner par leur infirmière d’établissement ou par le médecin du travail. Je croyais qu’on avait dit qu’il fallait réserver cette année les vaccins aux personnes prioritaires, ceux qui avaient un bon [de prise en charge de l’Assurance-maladie] ? », remarque Gilles Bonnefond, pour qui « c’est un énorme raté ».

La campagne de vaccination contre la grippe, débutée il y a une semaine, vise en priorité les personnes fragiles face au virus, soit près de 16 millions de personnes à risque (plus de 65 ans ; personnes atteintes de certaines maladies, dont l’asthme, le diabète, l’obésité majeure ; femmes enceintes…) ainsi que les 316 060 professionnels de santé libéraux.

Chaque année, la grippe saisonnière touche 2 millions à 6 millions de personnes. Elle entraîne des dizaines de milliers de passages aux urgences et fait 10 000 morts en moyenne.